Musique : Dream Wife, rockeuses au poing levé
Dream Wife, trois jeunes femmes, la vingtaine à peine dépassée, qui viennent de sortir leur premier album, n'hésitent pas dans leurs textes à interroger les notions de genre et de féminisme. Quand le fond et la forme n'attendent pas le nombre des années ou des albums pour ne faire qu'un.
Leur entente est une évidence, leur musique une irrévérence. Les trois membres de Dream Wife sont nées en tant que groupe, lors d'un projet artistique à l'université il y a trois ans. Dans des galeries, elles interrogeaient déjà la notion d'objectivation de la femme. Après avoir tourné hors du Royaume-Uni, l'Islandaise Rakel et les Anglaises Bella et Alice ont décidé de rester ensemble.
Leur premier album est plus qu'une présentation ; maîtrisée, percutante et pleine d'humour. Derrière l'amusement, le message est limpide : "C’est en grandissant, au fil des expériences, que nous avons compris combien c’était important de parler de la place des femmes aujourd’hui".
On dit souvent entre nous qu'on veut renverser les normes
Dream Wife
Les Dream Wife le chantent et le jouent : non, je ne veux pas être réduite à mon corps (dans le titre Somebody). Et ce rôle de porte-parole, la chanteuse islandaise Rakel le prend très au sérieux quand il s'agit d'en parler avec ses fans. "C’est incroyable quand les gens viennent nous voir pour nous dire : 'Cette chanson m’a aidé à réfléchir à ce qui m’est arrivé par le passé'… que ce soit une agression sexuelle, ou simplement le ras-le-bol d’être placée dans une case, au travail ou ailleurs, juste parce que je suis une femme."
Il serait absurde de parler de rock féministe : Dream Wife, c'est le projet raffraîchissant de trois artistes, dans leur vingtaine, qui parlent de leur vie de jeunes femmes, donc malheureusement du sexisme. Trois meneuses par l'exemple qui vont, c'est certain, faire beaucoup de bruit.
Dream Wife, Dream Wife (Lucky Number). Album disponible. En concert à Paris le 16 mars dans le cadre du festival Les Femmes s'en Mêlent.
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