Le chanteur Khaled condamné pour plagiat pour son succès "Didi"
Le "roi du raï" a été condamné à verser 200 000 euros à Cheb Rabah, auteur algérien resté dans l'ombre. Il a fait appel.
Le trône du "roi du raï" vacille. Le chanteur Khaled a été condamné, vendredi, par le tribunal de grande instance de Paris pour avoir plagié la musique d'un auteur algérien, Cheb Rabah, pour la composition de son plus gros tube international, Didi, ont indiqué mardi 7 avril leurs avocats. "C'est un succès qui reposait sur un mensonge", a commenté l'avocat de Cheb Rabah. L'avocate de Khaled a pour sa part annoncé son intention de faire appel du jugement.
Le tribunal a notamment condamné Khaled, 55 ans, à restituer à Cheb Rabah les droits d'auteurs perçus pour la composition de Didi, commercialisée à partir de 1991, au titre de son exploitation dans le monde, mais pour une période postérieure à juin 2003 en raison d'une prescription partielle.
Le chanteur a également été condamné à payer à Cheb Rabah une somme de 100 000 euros, en réparation de son préjudice moral, et une somme de 100 000 euros en réparation des atteintes à son droit moral d'auteur. Le tribunal a en effet considéré que Rabah Zeradine, dit Cheb Rabah, compositeur, auteur et interprète de raï, avait perdu une chance de gagner en notoriété importante du fait du succès de la chanson.
"Toute la documentation" de la Sacem à modifier
Car Didi a connu un grand succès non seulement dans les pays arabophones, mais aussi sur plusieurs continents. Il a grimpé jusqu'en haut des hit-parades en France, en Belgique, en Espagne et en Asie. La chanson a également été utilisée dans un film de Bollywood, en Inde, et a été jouée lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, en 2010.
Le tribunal a enfin ordonné à la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) "de modifier toute sa documentation" concernant la chanson Didi pour faire désormais bénéficier Cheb Rabah de ses droits "en tant que seul compositeur" de l'œuvre.
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