Le célèbre guitariste de jazz Christian Escoudé est mort d'un cancer à 76 ans

Né en septembre 1947 à Angoulême, Christian Escoudé fait partie des rares guitaristes de jazz qui aient obtenu le prix Django Reinhardt de l'Académie du jazz, en 1975.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Christian Escoudé lors des vingt ans des Victoires du jazz, à Juan-les-Pins, le 30 juin 2022. (ERIC DERVAUX / HANS LUCAS / AFP)

Le grand guitariste de jazz Christian Escoudé est mort d'un cancer à l'âge de 76 ans, lundi 13 mai 2024, près d'Angoulême, sa ville d'origine. "Il est mort ce lundi matin en Charente", a déclaré l'une des attachées de presse chargées de ses derniers concerts. "Il est mort ce matin d'un cancer à 76 ans, nous a annoncé son fils", a précisé Max Robin, directeur artistique du label spécialisé Label Ouest qui avait produit son dernier album, Ancrage. Il a décrit un "grand musicien et compositeur" devenu, au fil du temps, "un ami", quelqu'un d'"inspirant à la fois par ce qu'il composait et son plein engagement dans sa musique", un "improvisateur et homme de scène".

Cet alliage de talents lui a permis de se faire un nom autant dans le milieu du jazz manouche que dans celui du jazz contemporain auprès de musiciens comme le pianiste de jazz, compositeur et chef d'orchestre français Martial Solal ou Daniel Humair, batteur, compositeur et peintre suisse.

"Enfant de la balle"

"Un musicien intuitif avec cette poésie au bout des doigts", a réagi François Lacharme, ancien président de l'Académie du jazz et l'un des programmateurs de l'émission de radio "Club Jazzafip". "Un enfant de la balle, comme on dit, à qui on a mis une guitare dans les mains et qui en a fait son métier très jeune, jouant dans les bals, localement, avant de monter à Paris", a-t-il ajouté, en soulignant sa capacité à "innover avec le swing des cordes à la française" et son "intérêt aussi pour la musique de chambre".

Né en septembre 1947 à Angoulême d'un père gitan, guitariste fan de Django Reinhardt, et d'une mère charentaise, Christian Escoudé fait partie des rares guitaristes de jazz qui aient obtenu le prix Django Reinhardt de l'Académie du jazz, en 1975. C'est une tournée internationale en duo avec John McLaughlin, star britannique mondiale de la guitare, qui a fait décoller sa carrière au début des années 1980, le faisant passer "d'un musicien très estimé par ses pairs, mais se produisant surtout dans des clubs, à des salles beaucoup plus importantes et à un public beaucoup plus large", selon Max Robin.

Retour aux sources

Il s'est ensuite illustré, en 1983, dans le trio qu'il a formé avec le violoniste français Didier Lockwood et le guitariste de jazz belge Philip Catherine. Puis, à partir de 1985, dans le Trio Gitan avec Babik Reinhardt, fils de Django Reinhardt, et le guitariste français de jazz manouche Boulou Ferré (la formation a vu passer au fil du temps d'autres musiciens).

Il a intégré le département de jazz de la grande maison de disques Universal, multipliant tournées, albums et concerts. Couronné par une Victoire d'honneur du Jazz en 2022 pour l'ensemble de sa carrière, Christian Escoudé avait réuni un tout nouveau quintet, mêlant styles et générations.

Influencé par ses maîtres en écriture (Gil Evans, Claus Ogerman, Antonio Carlos Jobim...), fin mélodiste qui avait donné de nouvelles couleurs à Brassens, il célébrait avec Ancrage un double retour aux sources, celui de sa terre natale et de sa fidélité aux musiques qui l'ont nourri (be-bop, jazz west coast, chanson française...).

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