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Le New Morning a 35 ans : histoire d'une passion familiale

Les habitués l’appellent le Niou. Créé en avril 1981 par Eglal Farhi, le New Morning fête ces 35 ans d’existence. Installée dans le 10e arrondissement de Paris, cette salle de concert est devenue un haut lieu du jazz. Ici, les musiciens se sentent chez eux face à un public de connaisseurs. De Chet Baker à Cesaria Evora en passant par Prince et Randy Weston, ils ont écrit la légende du Niou.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le groupe Echoes of Minneapolis en concert au New Morning
 (France 3 Culturebox)

Une salle de concert de 450 places, sans confort, sans vrai décor, une ancienne imprimerie (celle du journal Le Parisien), un peu club, un peu garage, le tout perdu dans la rue des Petites Ecuries, dans le 10e à Paris, pas loin des Folies Bergère et de la Porte Saint-Denis. Une adresse pas vraiment prestigieuse. Mais ici, ce ne sont pas les apparences qui comptent. Les musiciens de jazz l'ont bien compris. Le "Niou" a accueilli les plus grands d'entre eux. À commencer par le batteur Art Blakey. Avec ses Jazz Messengers, c'est lui qui inaugura le New Morning le 16 avril 1981, avec onze jours de retard sur la date prévue, pour un problème de largeur de porte et d'escalier !

Mais si le public parisien a pu découvrir sur scène des Chet Baker, Dizzy Gillespie, Stan Getz, Nina Simone, Maceo Parker, Ben Harper ou Cesaria Evora, c’est grâce à la ténacité d’une femme, Eglal Farhi, qui créa la salle, contre vents et marées. 

Reportage : A.Delcourt / M. Azor-Diawara / S.Le Guel / L.Crouzillac / S.Terrine

Journaliste égyptienne issue d'une famille aisée, Eglal Farhi a grandi au Caire dans les années 20, à une époque où l’Egypte était encore sous protectorat britannique. Elle a plus de quarante ans quand, en 1967, après la guerre des Six jours, elle doit quitter son pays pour la Suisse, fuyant le régime nationaliste de Nasser avec mari et enfants.

D'abord Genève puis Paris

Parmi eux, Daniel et Alain, deux garçons que son époux a eus d’un premier mariage. Passionnés de jazz, ils créent en 1976 à Genève un club baptisé le New Morning dans une usine désaffectée. Mais à l’époque, tous les musiciens rêvent de jouer à Paris. Leur belle-mère, Eglal Farhi (qui possédait un passeport français) décide de tout faire pour exporter le New Morning dans la capitale. Un défi en soi, car au début des années 80, la plupart des clubs de jazz parisiens sont en difficulté. 

Ici les musiciens se sentent chez eux


La vie - et la survie - du club n'a pas toujours été simple ni rose. Mais le New Morning est toujours là, lieu mythique pour les amoureux du jazz. La qualité d'écoute de son public, son exigence, en font un passage incontournable pour la plupart des musiciens. "Ici, ils se sentent chez eux", explique Catherine Farhi. Succédant à sa mère Eglal (âgée de 94 ans), c'est elle qui a repris les rênes du New Morning voilà six ans. Elle est l'invitée du Soir 3 pour évoquer ces 35 annnées d'existence.
Pour souffler ses 35 bougies, le New Morning a programmé jusqu’au 3 août le festival All Stars. Inauguré le 27 juin dernier par le saxophoniste Brandford Marsalis, il s’achève le 3 août avec le quartet du guitariste jazz John Abercrombie.

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