Cet article date de plus de sept ans.

Big Daddy Wilson nous sert un menu goûteux avec "Neckbone Stew"

Une musique qui sent bon les épices du sud américain : un savoureux mélange de blues, de gospel, mais aussi de soul et de reggae. Le quatrième album solo de Big Daddy Wilson "Neckbone stew" est un festin à la fois léger et consistant. Un "feel good record" à déguster dès le 17 mars.
Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Big Daddy Wilson
 (Andre Havergo)

Son album se nomme "Neckbone stew", littéralement "ragoût d'os de cou", un plat typique "Southern USA". Et en effet, ce disque fleure bon les arômes des musiques du sud des Etats-Unis. En bon chef cuisinier, Big Daddy Wilson a puisé dans le blues, a fait revenir à la sauce reggae, en y ajoutant une pincée de gospel, et soupoudré le tout d'une soul gourmande et généreuse.

C’est un beau mélange de tous les épices et condiments que l’on trouve dans toute bonne cuisine du sud profond des Etats-Unis

Big Daddy Wilson
Le résultat est copieux mais jamais indigeste : un dosage parfaitement équilibré entre tonalités roots-acoustiques qui sentent bon la Louisiane et le Mississippi, et des teintes plus actuelles funky ou reggae.
De très beaux chœurs apportent une chaleur gospel et la rythmique solide donne un groove à la fois moderne et reminiscent du bayou ou du south delta.

L'ambiance est à l'image de ces grands repas familiaux dans les communautés afro-américaines : beaucoup de chaleur humaine, de l'optimisme, des sourires, à l'image du titre "I just need a smile". Un disque qui rend heureux. Un "feel good record" en quelque sorte.

Un trio efficace et des invités de marque

La voix chaude et puissante du bluesman est soutenue par la basse subtile de Paolo Legramandi et les interventions toujours appropriées de l’excellent guitariste Cesare Noli, aussi bien au dobro qu’à l’électrique.
Et puis quelques invités prestigieux viennent compléter le trio : deux titres avec Eric Bibb à la guitare et son compère multi-instrumentiste Staffan Astner, tandis que la voix suave de la chanteuse Ruthie Foster offre un duo très rhytm'n'blues sur la reprise de Tracy Chapman "Give me One Reason".

Côté instruments, Big Daddy assure parfois les percussions et occasionnellement la guitare, qu’il joue avec les cordes inversées (car il est gaucher) comme Albert King, Otis Rush ou Doyle Bramhall II, comme on peut le voir sur cette vidéo :
Sa tessiture vocale chaleureuse, profonde, proche du baryton, évoque aussi bien les références du genre comme Robert Johnson, que des artistes plus modernes comme Popa Chubby (par exemple sur le titre "Damn if I do").

Une histoire singulière

Surprenant parcours que celui de Big Daddy Wilson : un noir américain qui découvre le blues en Allemagne ! Né en Caroline du nord il y a plus de 50 ans, Big daddy Wilson va en effet découvrir le blues après s’être engagé dans l’armée qui l’affecte à Brême. C’est là qu’il va rencontrer sa future femme et la musique pour laquelle il va également s’engager pour le reste de sa vie.

J’ignorais tout de cette musique… chez moi en Caroline nous chantions le gospel dans les églises mais j’étais très loin du blues. Cette musique est la pièce qui manquait à ma personnalité. Je découvre aussi avec cette musique la passion de la scène

Big Daddy Wilson
Le chanteur est d'ailleurs actuellement en tournée. Gageons que les menus des concerts seront du même niveau gastronomique que ce fameux ragout qui nous a mis l’eau à la bouche, et nul doute que ce plat de résistance va nous rassasier.
La pochette de l'album
 (Fräulein Fotograf / queens-design.de)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.