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Festival Afropunk Paris 2018 : "L'Afropunk c'est d'abord une attitude !"

Après le succès rencontré lors des trois premières éditions parisiennes, le festival Afropunk revient les samedi 14 et dimanche 15 juillet 2018 à La Villette pour une nouvelle édition.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Festival Afropunk Paris 2018 (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

C'est une alternative à la finale de la Coupe du monde : la 4e édition du festival Afropunk se tient ce samedi 14 et dimanche 15 juillet à la Grande Halle de la Vilette à Paris. L'évènement a été crée en 2005 à New-York. Les premiers concerts ont réuni à Brooklyn une centaine de personnes, des artistes et un public afro-américain passionnés de punk alors qu'ils étaient plutôt associés au rap et au r'n'b.

Au programme : une célébration de la scène et la culture noire alternatives à travers la musique mais aussi, la mode, l'artisanat, la gastronomie. Une envie aussi de tordre le cou aux idées reçues sur les artistes noirs irrémédiablement associés au hip-hop et pas au punk rock ou hardcore. Afropunk mêle diverstissement et activisme, avec un mot d'ordre "non au sexisme, au racisme, à l'homophobie, à la grossophobie." Une centaine de personnes au début et aujourd'hui des milliers de festivaliers en Angleterre, en France, en Afrique du Sud et peut-être demain en Angleterre.

Casser les codes

Sandra Nkaké, était là dès 2015, pour la première édition du festival Afropunk à Paris. Tour à tour chanteuse et maîtresse de cérémonie, elle vient présenter son troisième album Tangerine Moon Wishes. "Parfois c’est jazz, mais dans le pré carré du jazz, on va vous dire que ce n’est pas du jazz, dans la pop on va vous dire que ce n’est pas de la pop… mais en fait c’est un petit peu tout ça", explique cette artiste.

Sandra Nkaké, présente au Festival Afropunk Paris 2018 (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Ce qui lui plaît dans cette manifestation, c'est qu'elle casse les codes et les assignations : "Oui je pense vraiment que c’est l’endroit qui embrasse le plus le fait que l’on soit multiples et en perpétuelle évolution", confie-t-elle. Et d'expliquer : "On est assigné selon le genre à faire tel ou tel style de musique, à s’exprimer de telle manière et particulièrement quand on est une femme et qui plus est quand on est une femme noire." "Alors souvent, on nous pose la question : ‘oui mais Afropunk, ça veut dire que c’est réservé que aux Noirs ?’ Pas du tout. C’est un festival qui est totalement ouvert, par contre il permet à toutes les personnes invisibles d’une manière générale d’avoir un espace d’expression et de valorisation de ce qu’ils sont", explique Sandra Nkaké.

Non au sexisme, au racisme, à l'homophobie disent ainsi les affiches du festival engagé qui célèbre la culture noire à travers la musique, mais aussi l'art, la mode ou le cinéma. A ceux qui trouve que l'esprit punk des débuts a disparu, la co-organisatrice du festival, Jocelyn Cooper, ne se démonte pas : "Ça dépend de votre définition du mot punk, ce n'est pas que des crêtes sur la tête c'est aussi le côté fait maison, alternatif, inventif..." "Miles Davis est punk, Spike Lee est punk, Fela est punk. On  programme toujours un ou des groupes punk ou hardcore. l'Afropunk c'est d'abord une attitude !", estime cette dernière. 

Coupe du monde oblige, le festival s'adapte

Et une apparence aussi, chaque année les tenues des festivaliers sont follement créatives. Cette fois, le public du festival pourrait se vêtir en plus d'un maillot de foot sur les épaules, en raison de la Coupe du monde de football. Conscients de l'engouement autour de la finale de la coupe du monde, les organisateurs ont fait quelques changements : "On a un écran géant, on a incorporé cette finale dans le programme et en cas de victoire, la fête sera plus grande", explique ainsi Jocelyn Cooper.

Lors de la première édition, il y a quatre ans Afropunk était au Trianon. Aujourd'hui la 4e édition affiche complet. Plus de 7 000 festivaliers sont attendus (pour les places payantes, il y aussi un marché accessible gratuitement) et les organisateurs prospectent pour trouver un lieu encore plus grand que la Villette pour l'édition 2019.

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