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Kraftwerk en concert : des lunettes 3 D pour un voyage dans le temps

Kraftwerk, le groupe allemand pionnier de la musique électronique vient d'achever sa mini tournée en France avec un concert à la MC2 de Grenoble. Show multimédia, son surround et lunettes 3D, les quatre musiciens vêtus de combinaisons noires à bandes fluo ont joué leurs titres les plus emblématiques, de "Robot" à "Autobahn" sans oublier le célèbrissime "Radioactivity".
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les quatre compositeurs du légendaire groupe "Kraftwerk" 
 (PHOTOPQR/VOIX DU NORD)

Après Lille, Nantes, Monaco ou Marseille c'est le public de Grenoble qui en a pris plein les i. Kraftwerk, l'incontournable groupe de musique électronique allemand des années 80, était sur la scène de la MC2. Et ce soir là, les 1500 spectateurs ont été invités à porter un accessoire bien particulier. Des lunettes 3D, comme au cinéma !  Place au show multimédia, aux images virtuelles et aux sons électro pour deux heures de voyage. 

Reportage : D. Borrelly / M.Quemener / H. Cadet-Petit / E. Achard 

Le tour du monde de Kraftwerk en huit chapitres

Pour cette tournée européenne, Kraftwerk a joué l'ensemble de ses huit albums. De "Autobahn" (1974) à "Tour de France" (2003), les albums dont beaucoup de titres n'avaient jamais été interprétés en live, on été rejoués en entier offrant un spectacle au croisement de la musique, de la vidéo et de la performance. Les chiffres 1 à 8, commémorant les huit albums réalisés de 1970 à 2003, défilent derrière les quatre compositeurs historiques. Statiques, impassibles derrière leur synthés, revêtus d’une combinaison noire striée de traits lumineux, les "papys" de l'électro ont assuré un concert à la fois vintage et hyper connecté. 

  (PHOTOPQR/VOIX DU NORD)
Les images d’une technologie futuriste se mêlent à des objets technologiques du passé. Téléphone à touches pour le titre “The Telephone call”, immersion dans une Coccinelle Volkswagen doublée par une Mercedes noire pour illustrer le célébrissime “Autobahn”(1974), hymne aux autoroutes germaniques devenu un succès. 

"Une experience sensorielle unique"

Les synthétiseurs planants envoient des messages en morse dès les premières notes de "Radioactivity", le public réagit avec émotion. Une voix mécanique prononce les mots "Tchernobyl" ou "Fukushima" pour ne pas oublier que ce titre fut à la fois révolutionnaire dans le son et dans son combat anti-nucléaire.

"Une expérience sensorielle inédite" qu'un spectateur résumait comme "charmante, mélodique et rythmique". Les vieux fans de Kraftwerk se déplacent pour écouter le groupe qui initia les débuts de la House Music et de la techno, "c'est un groupe que j'ai suivi, c'est ma jeunesse", se souvient Ray qui n'a pas ôté ses lunettes 3D. Matthew, lui, est venu avec ses enfants, il raconte qu'il a découvert la musique du groupe allemand à 9 ans, l'âge de sa fille. Tel un bloc de marbre qui traverse les siècles, la génération Kraftwerk continue de faire des petits.

Pionnier de la musique électronique

Né dans la Ruhr industrielle, Kraftwerk entendait développer une musique typiquement allemande, mariant leur langue maternelle aux sons des grandes villes, à rebours de la pop anglo-saxonne apportée par les troupes d'occupation.

Sa musique, alliant basse obsédante, nappes de synthétiseurs et boîte à rythmes, a séduit le public et bon nombre d'artistes, de David Bowie à Daft Punk. La déformation des voix au "vocoder", marque de fabrique du groupe, est devenue un classique.

Leurs paroles, en allemand puis en espagnol, russe, polonais ou japonais, font également d'eux des précurseurs: dès les années 1970, elles tournaient autour de l'omniprésence des machines et du rôle croissant de la technologie dans la vie quotidienne.

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