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Nicholas Angelich joue le "Concerto pour main gauche" de Ravel pour la rentrée de l'ONL
L’Orchestre national de Lorraine fait sa rentrée le 18 septembre à l’Arena de Metz avec un concert exceptionnel à plus d’un titre. Le pianiste invité n’est autre que l’américain Nicholas Angelich qui interprétera une œuvre forte et emblématique, le "Concerto pour main gauche » de Maurice Ravel.
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Reportage : B. de Butler / E. André / L. Jacques
Le " Concerto pour main gauche " est à l’origine une commande de Paul Wittgenstein. Ce pianiste autrichien avait perdu son bras droit en combattant sur le front russe. Conscient que le répertoire " classique " ne lui convenait plus mais ne voulant pas pour autant arrêter de jouer, le musicien fit alors appel à de grands compositeurs en leur demandant d’écrire des pièces pour sa seule main gauche. Richard Strauss, Serge Prokofiev et Maurice Ravel répondirent ainsi à la demande du pianiste mutilé.
Le compositeur français fut lui aussi marqué par la Première guerre : conducteur de camion dans un régiment (Ravel ne combattit pas en raison de sa petite taille -1,61 m – et d’une maigre corpulence), il fut accidenté près de Verdun avant de contracter la dysenterie puis de souffrir d'une péritonite. Sans être dans les tranchées, Ravel côtoya donc son lot de violences et d’horreurs. Une violence que charrie son " Concerto pour main gauche", réputé pour sa noirceur et qui demande des prouesses de virtuosité à celui qui l’interprète.
Une difficulté que même un pianiste virtuose comme Nicholas Angelich reconnaît : Face à cette œuvre " terrifiante ", créée une première fois à Vienne en 1931, Paul Wittgenstein apporta de nombreuses modifications, notamment pour les passages qu’il ne pouvait maîtriser. Ce qui ne fut pas du goût de Ravel. Paul Wittgenstein ayant obtenu l’exclusivité de cette œuvre pour six ans, le compositeur se " vengea " en interdisant au pianiste de jouer cette œuvre en France. Quand elle fut finalement donnée à Paris par Jacques Février et Charles Munch le 19 mars 1937, le compositeur, atteint d’une maladie neurologique, ne fut pas en mesure de se déplacer. Il mourut le 28 décembre de la même année. C’est ainsi que Ravel n’entendit jamais son concerto dans sa version avec orchestre.
"La Grande illusion" avec L'Orchestre national de Lorraine - Direction : Jacques Mercier - Soliste : Nicholas Angelis - le vendredi 19 septembre à l'Arsenal de Metz
Une difficulté que même un pianiste virtuose comme Nicholas Angelich reconnaît : Face à cette œuvre " terrifiante ", créée une première fois à Vienne en 1931, Paul Wittgenstein apporta de nombreuses modifications, notamment pour les passages qu’il ne pouvait maîtriser. Ce qui ne fut pas du goût de Ravel. Paul Wittgenstein ayant obtenu l’exclusivité de cette œuvre pour six ans, le compositeur se " vengea " en interdisant au pianiste de jouer cette œuvre en France. Quand elle fut finalement donnée à Paris par Jacques Février et Charles Munch le 19 mars 1937, le compositeur, atteint d’une maladie neurologique, ne fut pas en mesure de se déplacer. Il mourut le 28 décembre de la même année. C’est ainsi que Ravel n’entendit jamais son concerto dans sa version avec orchestre.
"La Grande illusion" avec L'Orchestre national de Lorraine - Direction : Jacques Mercier - Soliste : Nicholas Angelis - le vendredi 19 septembre à l'Arsenal de Metz
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