Tout a été écrit sur Edgar Moreau (depuis 2014, Culturebox lui a consacré plusieurs articles), sur sa précocité musicale (il joue du violoncelle depuis l’âge de 4 ans), sur sa virtuosité incroyable qui lui a fait décrocher des récompenses prestigieuses."Prodige", "Petit prince du violoncelle"... Voilà les mots qui reviennent le plus souvent pour parler de lui. Mais Edgar Moreau semble garder une grande simplicité face à ce déluge d’éloges. C’est en tout cas l’impression qu’il donne lors de sa rencontre, entre deux concerts, avec Pascale Deschamps et son équipe.Reportage : P. Deschamps, C-M.Denis, S. Auvray, A. Da Silva Garder les pieds sur terreLes superlatifs le concernant ? "Je n’y accorde pas tellement d’importance", confie le jeune homme. "Dans la musique classique, on est plus préservé que dans la pop ou le cinéma. C'est plus facile de garder les pieds sur terre." Il avoue qu'il y a toujours "la peur de la légitimité" qui se pose "quand on arrive si jeune et qu'on est le soliste, celui qui va être applaudi en priorité par le public".Le secret d'EdgarComment expliquer sa virtuosité ? Peut-être par une adaptation anatomique. Démonstration à l'appui, Edgar Moreau montre à Pascale Deschamps la diffrénce de longueur entre les doigts de sa main gauche et ceux de sa main droite. Une phalange d'écart en faveur de la gauche, celle qui pianote sur les cordes du violoncelle. "Mon corps s'est rendu compte qu’il y a une main qui serait plus active que l’autre !" Une phalange d'écart entre la main gauche et la main droite ! (France 2 Culturebox) Mais peut-être est-ce tout simplement l'amour du violoncelle qui nourrit le talent du jeune musicien :"Le violoncelle, c'est vraiment mon instrument... De part sa forme car on l’enlace ; il y a un rapport très sensuel, et aussi par sa tessiture. On dit souvent que c’est l’instrument le plus proche de la voix humaine."Sortir des sentiers battusPour son 4e album, Edgar Moreau a cherché un projet original, hors des sentiers battus. Il l’a trouvé en mêlant deux pièces créées à 130 ans d'intervalle : le concerto pour violoncelle et orchestre à vent du compositeur contemporain autrichien Friedrich Gulda et le Grand concerto militaire pour violoncelle et orchestre de Jacques Offenbach. Le tout enregistré avec Les Forces Majeures, un collectif de chambristes, sous la direction du violoncelliste Raphaël Merlin, qui a troqué son archet contre une baguette de chef. (Erato)