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Le retour aux sources de Stromae aux Trans Musicales

Trois ans après y avoir fait ses débuts, Stromae est revenu en star vendredi aux Trans Musicales de Rennes, qui ont dû s'adapter à la venue d'un artiste devenu le phénomène de l'année.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Stromae aux Trans Musicales de Rennes le 6 décembre 2013
 (DAMIEN MEYER / AFP)
Unique tête d'affiche grand public d'un festival dénicheur de talent, le Belge a  joué devant une salle de 7.000 spectateurs pleine à craquer, conquise d'avance et, pour partie, visiblement peu habituée aux Trans Musicales.
La capacité de la salle étant inférieure à celle du festival, quelque 4.000 spectateurs n'ont pas pu assister au concert et les Trans Musicales ont dû adapter sécurité et règles de circulation pour la soirée.
 A l'intérieur, c'est sur les images d'un célèbre jeu vidéo en noir et blanc que Stromae a fait son entrée. Le petit héros de "Limbo" a été retravaillé pour ressembler à une version juvénile du chanteur.
La silhouette de Stromae sur la scène des Trans Musicales de Rennes 2013
 (DAMIEN MEYER / AFP)
Devant l'écran, lui-même ressemble à un écolier grandi trop vite dans son costume gris quand il ouvre le concert avec "Ta fête", le premier titre de son album "Racine Carrée".
Ce deuxième disque a fait de Paul van Haver (son vrai nom) le phénomène de l'année. En trois mois, il s'est écoulé à plus de 650.000 exemplaires et la grosse tournée que vient d'entamer le chanteur affiche déjà quasiment complet.
Pour ce concert écourté par rapport à ses concerts habituels, Stromae se concentre d'ailleurs quasi-exclusivement sur les chansons de cet album, dont le public connaît toutes les paroles par coeur.
Sur scène, le Belge en accentue le côté violent, débitant rageusement les paroles trempées dans l'humour le plus noir sur des rythmes électroniques qui claquent dans l'immense Hall 9 du Parc Expo. Seules quelques notes de rumba congolaise viennent adoucir l'atmosphère sur "Bâtard" ou "Ave Cesaria".
La tournée que Stromae a récemment entamée est déjà rodée. Entouré de ses fidèles musiciens en chapeau melon, le chanteur change trois fois de costume en quatre morceaux, devant un écran où des motifs géométriques accompagnent le rythme de la musique.
Acteur, il se glisse dans la peau de chaque personnage de ses chansons, adaptant sa gestuelle et jouant avec son corps longiligne pour interpréter l'homme/femme de "Tous les mêmes" ou le Paulo pervers de "Moules frites".
C'est évidemment avec l'ivresse de "Formidable" que le jeu culmine. Stromae titube, vocifère, jusqu'à se faire porter au fond de la scène par ses musiciens... alors que dans la salle certains spectateurs ne sont pas dans un meilleur état. 
Pour Stromae, ce concert a visiblement une saveur particulière. Il y a trois ans, alors qu'il n'avait que le tube de l'été "Alors on danse" à son actif, le patron des Trans, Jean-Louis Brossard, lui avait donné sa chance en lui proposant d'assurer la création du festival . Sa prestation, cinq soirs d'affilée dans une petite salle, avait conquis la critique et lui avait servi de formidable tremplin.
"Sans Jean-Louis Brossard et sans sa fille qui lui a fait découvrir ma musique on n'aurait jamais été là", lance-t-il avant de les faire monter tous les deux sur scène pour "un gros bisou".
Aussi heureux que lui, le public se met à scander "Jean-Louis, Jean-Louis !" et le concert bascule définitivement dans la fête et dans l''esprit des Trans. Stromae transforme le Parc Expo en boîte de nuit avec des versions échevelées d'"Alors on danse" et "Papaoutai" qu'il étire encore et encore. Ni lui, ni le public n'ont envie que ce moment se finisse.
Les Trans musicales de Rennes jusqu'au 8 décembre 2013
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