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Julien Clerc a revisité 50 ans de carrière en piano-voix au Fnac Live

Le chanteur de "Ma Préférence" fête ses 50 ans de carrière avec une tournée anniversaire qui débutera à l’automne. Il en a donné jeudi soir un avant-goût sous les lustres de l’hôtel de ville, dans le cadre du festival Fnac Live. Récit d’un concert émouvant.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Julien Clerc le 6 juillet 2017 au Fnac Live.
 (Sarah Bastin)

Une plongée dans 50 ans de classiques

"C’est l’eau qui va lisser mon front/Et rendre serein mon visage/Les années glissent et glisseront" : Julien Clerc ne pouvait mieux débuter ce soir qu’avec ces paroles de "Fou peut-être" écrites pour lui par Maxime Le Forestier en 2011. Les années n’ont pas de prise sur Julien Clerc, le Dorian Gray de la chanson française. C’est ce qui frappe dès son entrée sous les plafonds richement décorés de la salle des fêtes de l’Hôtel de ville. A 69 ans, fringant et souriant en costume et T-shirt noirs, il n’a pas pris une ride.

Pour ses 50 ans de carrière, le chanteur aux 23 albums studio a décidé d’entreprendre une tournée pas comme les autres. Une tournée en piano-voix qui débutera en France le 23 novembre. Le public du Fnac Live en a donc la primeur avec ce tout premier concert, version abrégée de ceux à venir. Deux pianos sont installés face à face. Benjamin Constant, pianiste mais aussi accordéoniste ou trompettiste tout en délicatesse, est son partenaire à l’occasion de ce récital.
 
Durant une heure, et au travers de 16 chansons, le concert va naviguer à travers les époques dans le répertoire inusable de Julien Clerc, piochant parmi les 50 joyaux que le chanteur a travaillé pour cette tournée, de "Si on chantait" (1972) à "Fou peut-être" (2011). Une plongée aussi parmi les auteurs avec lequel ce fin mélodiste a collaboré. Il y a bien sûr les textes de Jean-Loup Dabadie et d’Etienne Roda-Gil mais aussi ceux de Maxime Le Forestier, David McNeil, Françoise Hardy et Luc Plamondon.
Benjamin Constant et Julien Clerc en concert à l'Hôtel de ville de Paris au Fnac Live 2017.
 (Sarah Bastin)

Le dépouillement donne une seconde jeunesse à ces hymnes

A quoi reconnaît-on la force d’une chanson ? A ce qu’elle peut-être jouée de mille façons sans jamais perdre sa puissance d’évocation. Son répertoire passe l’épreuve haut la main ce soir. Le dépouillement piano-voix ne fait pourtant pas de cadeau.
Il s’agit d’un exercice courageux, d’une mise à nu avec laquelle Julien Clerc se met en danger. "J’ai toujours le trac, ça fait 50 ans que ça dure", avoue-t-il, "et encore plus quand j’ai des amis dans la salle et j’en ai beaucoup ce soir".

Alors ? D’abord sa voix tient bon, intacte. Et les chansons, textes et mélodies, gagnent en fraîcheur et en limpidité. L’absence d’artifice permet de les redécouvrir, grandies, magnifiées, y compris celles que nous aimions moins parce que liées à un contexte sonore (soyons clair, celui des années 80). La version grave et veloutée de "Femme je vous aime" par exemple. Quant aux autres, "Double Enfance", "Ma Préférence",  "Partir" ou "La jupe en laine", elles nous emportent, nous transportent.

La salle des fêtes richement décorée de l'Hôtel de Ville, durant le concert de Julien Clerc lau Fnac Live le 6 juillet 2017.
 (Sarah Bastin)

L'hommage à Bécaud

C’est pourtant une reprise qui va nous flanquer la plus sévère chair de poule de cette chaude soirée de juillet. "On a tous un parrain dans la vie", commence Julien Clerc, qui s’est levé micro en main. "Moi, c’était Gilbert Bécaud. J’avais 20 ans. Je m’asseyais en coulisse, je le regardais faire et j’apprenais. Gilbert était méditerranéen et c’est pourquoi j’ai choisi pour vous ce soir une chanson qui en parle si bien" : "C’est en septembre". Une chanson magnifique, un hommage au Sud à redécouvrir.

Julien Clerc nous gratifie ensuite d’un nouveau morceau, extrait de son prochain album à paraître à l’automne. "Je t’aime etc", co-écrite avec Calogero, une chanson tournoyante que l’on croirait tout droit sortie d’une comédie musicale. Le refrain entêtant et ses "lalala" nous hantait encore au réveil ce matin.

A partir de "Mélissa", jouée à quatre mains sur le même piano "et avec un métronome pour respecter la tradition", le public qui, n'y tenant plus, s’est déjà levé à plusieurs reprises, marque le rythme en tapant des mains et commence à affluer dans la travée centrale. "Partir" sera un autre point d’orgue ultra émouvant. Le concert se referme dans la liesse soixante-huitarde de "Laissons entrer le Soleil", un rêve d’humanisme qui fut le tube de la comédie musicale "Hair" en 1969. Julien Clerc y tenait alors le rôle principal, en tenue d’Adam. A poil peut-être, mais pas aussi à nu que ce soir.

https://www.instagram.com/p/BWPtKgihgoq/?taken-by=julienclercofficiel

Julien Clerc est en tournée en France à partir du 23 novembre 2017 et jusqu'en mai 2018. Un album, dont le nom et la date de sortie restent à préciser, est promis pour cet automne.

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