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Tilda Swinton enfile une "Eternity Dress", pour le festival d'Automne à Paris

Pour la 2de année consécutive, Olivier Saillard invite l’actrice Tilda Swinton à réaliser une performance dans le cadre du 42e Festival d’Automne à Paris. Après « Impossible Wardrobe », en septembre 2012, le directeur du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, propose à l’actrice d’enfiler cette « Eternity Dress » afin de mettre en valeur la mémoire gestuelle des ateliers.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Tilda Swinton enfile une Eternity Dress, pour le festival d'Automne 2013 à Paris
 (Katerina Jebb, 2013)

Les collections de mode ne cessent de se renouveler jusqu’à l’épuisement des saisons. Haute couture, prêt-à-porter féminin et masculins défilent 2 fois par an, soit un total de 6 fashion week dans l’année. Le nombre de vêtements créés comme celui des défilés se multiplient donc !

Tilda Swinton enfile une Eternity Dress, pour le festival d'Automne 2013 à Paris
 (Katerina Jebb, 2013)
Né de ce constat « Eternity Dress » est une performance qui repose sur la création d’une robe, une seule. Ce sont toutes les étapes de sa création qui sont consacrées ici. Une manière de ralentir et surtout de s’éterniser sur chaque geste qui conduit à la fabrication du vêtement.
Tilda Swinton enfile une Eternity Dress, pour le festival d'Automne 2013 à Paris
 (Katerina Jebb )
Il ne s’agit pas d’inventer une robe de plus. « Eternity dress » est l’ombre de toutes les robes du XXe siècle, un pictogramme qui condense toute l’histoire de la mode. Chaque soir, la robe se fait et se défait dans le tumulte de l’atelier mis en scène.
Tilda Swinton enfile une Eternity Dress, pour le festival d'Automne 2013 à Paris
 (Katerina Jebb, 2013)
C’est une immersion dans le langage et les pratiques des ateliers de mode qui ont motivé Olivier Saillard et Tilda Swinton. Le patrimoine vivant, qu’un musée ne saurait conserver, est ici restitué. La conception d’une seule et unique robe pourrait être l’ombre de toutes celles qui l’ont précédé dans l’histoire contemporaine de la mode. C’est le processus de la création liée au vêtement qu’ils ont souhaité mettre en valeur grâce aux savoirs de la maison Chloé. La typologie de la robe étant au coeur même de l’histoire de la griffe Chloé. .
Tilda Swinton enfile une Eternity Dress, pour le festival d'Automne 2013 à Paris
 (Katerina Jebb, 2013)
De la prise de mesure à la réalisation
La séance de prise de mesures par laquelle débute toute réflexion se révèle une mathématique du corps. Centimètre après centimètre, c’est un cadastre de la silhouette qui émerge. Tour de taille, tour de hanches, tour de petites hanches, longueur milieu dos/ pointe sein, tour de bras, largeur coude plié… sont les relevés sérieux qui mèneront au vêtement frivole.

La réalisation sur papier craft du patron conduit au dessin d’où jailliront sur toile de coton beige les volumes d’une robe en devenir. La coupe et l’assemblage dans le tissu choisi achève cette démonstration.
Tilda Swinton enfile une Eternity Dress, pour le festival d'Automne 2013 à Paris
 (Katerina Jebb, 2013)
Dans les archives du musée, on a trouvé les souvenirs sous forme de morceaux de flanelle de deux inspectrices, professeurs et couturières intransigeantes sur la technique. Des poches au carré ou passepoilées, des cols Claudine ou Danton, qui servaient de guides aux étudiantes des écoles de coupe des années 50 et 60. Cette archéologie du métier sert ici de modèle pour le dessin de la robe.

"Eternity dress" du 20 au 24 novembre aux Beaux-arts de Paris. 14 rue Bonaparte. 75006 Paris. www.beauxartsparis.fr.

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