"Je suis couturier" : l'exposition-hommage à Azzedine Alaïa, un créateur au-delà des modes
Des vêtements, Azzedine Alaïa disait : "j'aime ceux qui restent beaux et éternels, ceux qui ne sont pas perturbés par des détails, des ornements ou des couleurs qui les vieillissent prématurément. Ceux qui sont les plus simples et les plus difficiles à réaliser !".
Ces robes, véritables oeuvres présentées ici, sont incontestablement l'aveu du désir d'éternité du couturier. Intemporelles, elles ne sont pas marquées par le temps et restent d'actualité. "Entre les pièces de 1981, celles de 1995 ou 2017, je défie quiconque de pouvoir trouver les dates", lance le commissaire de l'exposition, l'historien de la mode Olivier Saillard.
Principalement en noir profond et blanc optique (souvenir des blancs de craie ou de plâtre de ces années d'études à l'Ecole des Beaux Arts de Tunis), ces modèles, architecturés, sont montés sur des bustes transparents, qui donnent l'impression que les robes flottent.
En 2013, Olivier Saillard, avait conçu et organisé la première rétrospective Azzedine Alaïa au Palais Galliera dont il était le directeur et avait alors indiqué : "De toute les oeuvres de couturier celle de Azzedine Alaia est à mes yeux la plus intacte, la plus intouchée. Parce que nés de ses mains, les robes ou les manteaux continuent de garder des années plus tard le charme vrai de l’éclosion. Face à eux, on ne devient plus conservateur mais on se veut protecteur…".
Cette exposition permet de découvrir ce qui avait fait d'Alaïa une des personnalités les plus adulées du monde de la mode : sa maîtrise de la coupe, de la couture, de l'ajustement et son utilisation de formes et matériaux innovants.
Rue de la Verrerie, le siège de la future fondation
L’exposition se tient rue de la Verrerie où le couturier vivait et travaillait. C’est aussi dans ce lieu qu’il avait prévu de créer sa Fondation, afin que son travail, ainsi que les oeuvres de ceux qu’il admirait et qu’il avait collectionnés tout au long de sa vie, soient archivés et mis à disposition pour des projets de recherche et des expositions. Jamais montrées, ces créations ont vocation à être exposées par l'association. Une collection qui regroupe "des milliers de pièces", précise encore Olivier Saillard.
"Puisse cette exposition, première d'une longue série programmée par l'Association Alaïa révéler l'ambition de celui, qui, toute sa vie, a toujours été fier de dire de lui-même : je suis couturier" indique Olivier Saillard dans une note remise au public.
La Fondation "abritera tous les trésors de la Maison et de son créateur", avec des expositions régulières sur l'histoire de la mode, une bibliothèque et les oeuvres acquises par le créateur au cours de sa vie. Elle attribuera également des bourses à des jeunes talents visionnaires de la mode.
Une exposition au musée du design de Londres
A l'étranger, le couturier sera célébré via une exposition au Musée du design de Londres. Intitulée "Azzedine Alaïa, le couturier", cette exposition - du 10 mai au 7 octobre - avait été initialement conçue avec Alaïa lui-même, le styliste ayant participé à la sélection des 60 créations qui y seront présentées. "Azzedine Alaïa a été reconnu tout au long de sa vie comme un maître couturier qui a exprimé la beauté intemporelle des formes féminines au niveau le plus raffiné de la haute couture", avait souligné le Design Museum en décembre 2017 avant d'ajouter "Cette exposition unique conçue par Alaïa lui-même, explorant sa passion et son énergie pour la mode telle qu'il l'avait voulue".
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