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En images Ces broches précieuses qui capturent la splendeur des oiseaux

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

L’exposition "Paradis d’Oiseaux" présente des broches emblématiques créées entre 1850 et 1960. Un parcours poétique au milieu des oiseaux, qui quand ils se muent en bijoux se parent d'un plumage en diamants et pierres précieuses... 

L’exposition "Paradis d’Oiseaux", c'est une centaine de broches de haute joaillerie créées entre 1850 et 1960, dont cinq d'entres elles emblématiques ont retenu notre intérêt. Dans la salle d'exposition plongée dans le noir, c'est un vol d'oiseaux qui accueille le visiteur. Les broches, contenues dans des écrins de verre, sont accrochées à des fils... d'où l'impression d'être dans une volière. Créées par les maisons Baugrand, Cartier, Mauboussin, Mellerio, Rouvenat, Sterlé et Van Cleef & Arpels, elles côtoient des peintures, dessins, gravures ou porcelaines représentant l’oiseau. Ces oeuvres ont été prêtées par le Muséum national d’Histoire naturelle, le Musée des Arts Décoratifs et la Cité de la Céramique - Sèvres et Limoges.

"Ces pièces de joaillerie mettent en lumière le travail de l’artiste au service de la représentation du corps, du plumage ou du mouvement de l’oiseau" explique Marion Schaak-Millet, la commissaire de l'exposition et coordinatrice scientifique pour la ville de Versailles. "La multiplication des oiseaux dans la joaillerie à partir de la fin du XIXe siècle s’inscrit dans le goût pour un naturalisme décoratif". A cette époque des ouvrages montrent des montages artistiques intégrant des spécimens naturalisés appelés "paradis d’oiseaux". Symptomatique d’un goût pour le romantisme, la curiosité et le voyage, la création joaillière offre alors un regard de plus en plus averti sur la diversité, la morphologie et le comportement des oiseaux.

Exposition "Paradis d'oiseaux" jusqu'au 13 juillet 2019.
Entrée libre du lundi au samedi de 12h à 19h.
Ecole des Arts Joailliers avec le soutien de Van Cleef & Arpels. 
31, rue Danielle Casanova. 75001 Paris.

Gustave Baugrand, Broche Paon, vers 1865, en perle, diamants, émeraudes, saphirs etrubis, or jaune. Collection particulière. Gustave Baugrand (1832-1870) débute en 1852 lorsqu’il s’associe avec Paul Marret. Il reste le seul propriétaire de la maison en 1853 et se faitremarquer lors des expositions universelles, notamment en 1855 où il reçoit une médaille d’or, puis en 1867, date à laquelle il est promu chevalier de la Légion d’honneur. Fournisseur de l’Empereur pour qui il contribue au remaniement des joyaux de la Couronne, Baugrand est installé au 19, rue de la Paix. L’Album de l’exposition de 1867 décrit très précisément lestand de Baugrand, où apparaît une broche « paon sur son oeuf» aux côtés d’une divinité égyptienne, de coupes et de buires en orfèvrerie. Très lié à l’imaginaire oriental, ce paon semble avoir connu un succès considérable. On connaît plus de sept variantes, dont les couleurs s’adaptèrent sans doute aux commanditaires, et dont les plumes tentent parfois de reproduire unfrémissement réaliste.  (STUDIO SEBERT)
Broche Cygne à ski, XIXe siècle en or, saphirs, diamants, perle, émail. Collection particulière. Au XIXe siècle, le cygne a été très présent dans l’orfèvrerie et dans le bronze d’ameublement. Il revient sur scène avec Lohengrin (1861) ou dans les contes de Grimm (Les Six Frères Cygnes, 1857). La grâce de l’animal, si appréciée par Louis II de Bavière, qui dans son château de Linderhof en recréé le monde, est portée aux nues. Ici, peut-être dans un jeu de mots, l’oiseau glisse lentement, mais sur la neige ! (VAN CLEEF & ARPELS)
Charles Mellerio, Broche Paon, vers 1910 en diamants et émail. Collection particulière  Au début du XXe siècle, la maison Mellerio, qui jouit d’une réputation acquise au service des têtes couronnées, mais aussi lors des expositions universelles où elle emporta plusieurs médailles, crée une image de marque associée à la figure du paon, déjà abordée avec la fameuse plume de paon amovible de l’impératrice Eugénie (1868) : aux Deux paons se disputant le fruit d’un laurier prix de leur beauté (1901) succède un Collier de chien plume de paon (Smithsonian Museum, Washington). Le 22 avril 1902, le comte de Chabrillan commande un paon pour sa femme, qui pourra l’utiliser en aigrette ou en broche. À l’instar des deux pièces précédentes, le livre d’atelier précise que le paon est monté sur platine, la tête et le corps en émail, les ailes et barbes des plumes en diamants taille rose, les yeux en émail. Sa queue, à la demande du comte, doit pouvoir « se mouvoir dans tous les sens ». André de Fouquière évoque avec émotion la sensibilité de la comtesse de Chabrillan, passionnée d’Orient sans jamais y être allée, et qui, avec sa célèbre fête persane de 1912 « invitait ses amis à entrer dans la danse de ses songes. » Le succès de cette pièce fut tel que Mellerio consentit à la fabrication de quelques répliques personnalisées. (STUDIO SEBERT)
Pierre Sterlé : broche Oiseau en platine, or jaune, coquillage, diamants, saphirs, corail et onyx. Afin de créer ses broches, Pierre Sterlé use d’un répertoire de pierres étendu, qui révèle un goût pour le matériau brut, une réflexion autour des éléments, qui réunit la terre à l’air en passant par les arts du feu. La matérialité des membres de l’oiseau, depuis la crête, jusqu’au bec ou les pattes a sans doute constitué pour lui un motif inspirant : afin d’en révéler les beautés, il ose l’association de la nacre, du diamant ou de la pezzotaite, et joue avec la Nature tel un magicien, ce qui fascine son ami Colette : "dans le creux de ma main j’ai enfermé une pierre, toute nue comme un esclave sans maître" écrit-elle dans le Fanal bleu (1949). Pierre Sterlé s'intéresse aussi à créer une personnalité à ses oiseaux.  (BENJAMIN CHELLY)
Charles Mellerio : broche Paon, vers 1910, en diamants et émail. Au début du XXe siècle, la maison Mellerio, qui jouit d’une réputation acquise au service des têtes couronnées mais aussi lors des expositions universelles où elle emporta plusieurs médailles, crée une image de marque associée à la figure du paon, déjà abordée avec la fameuse plume de paon amovible de l’impératrice Eugénie (1868) : aux Deux paons se disputant le fruit d’un laurier prix de leur beauté (1901) succède un Collier de chien plume de paon. Le 22 avril 1902, le comte de Chabrillan commande un paon pour sa femme, qui pourra l’utiliser en aigrette ou en broche. À l’instar des deux pièces précédentes, ce paon est monté sur platine, la tête et le corps en émail, les ailes et barbes des plumes en diamants taille rose, les yeux en émail. Sa queue, à la demande du comte, doit pouvoir "se mouvoir dans tous les sens". Le succès de cette pièce fut tel que Mellerio consentit à la fabrication de répliques personnalisées.  (STUDIO SEBERT)

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