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Les maisons Aganovich et Noureddine Amir invitées de la semaine de la haute couture parisienne

Défilent pour la première fois sur les podiums parisiens, deux nouvelles maisons invitées dans le calendrier de la semaine de la haute couture du 1er au 5 juillet : le label dano-irlandais Aganovich et le couturier marocain Noureddine Amir.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le duo Brooke and Nana, créateurs du label Aganovich
 (Clifford Harper)

L'appellation haute couture est juridiquement protégée et un cercle restreint de 15 maisons peut s'en prévaloir. Ce label couronne des savoir-faire traditionnels, le travail à la main et le sur-mesure. Mais le programme des défilés parisiens de juillet et janvier s'ouvre régulièrement à des membres invités, qui ne remplissent pas nécessairement ces critères. Cette saison, ce sont les maisons Aganovich et Nourredine Amir.

Aganovich, le couple dano-irlandais

La maison Aganovich a été créée en 2010 par la Danoise Nana Aganovich, diplômée de la Centrale Saint Martin’s School, et l’Irlandais Brooke Taylor, couple à la ville comme à la création. Ils présentent leurs collections à Paris durant l’été 2010 puis basent leur société en France en 2011.
Le duo Brooke et Nana, créateurs du label Aganovich
 (Courtesy of Aganovich)
Ces créateurs ont participé en 2012 à la première édition de Designers Apartment, showroom collectif à destination des acheteurs et de la presse spécialisée à l'invitation de la Fédération de la haute couture et de la mode. Leur talent a été immédiatement récompensé par une entrée au calendrier officiel depuis 2014. Ils ont été soutenus dès leur début par des grands noms de la mode comme Rei Kawakubo et Adrian Joffe. Leur premier défilé dans le calendrier haute couture se tient ce 1er juillet. 
Ils ont choisi Paris pour cultiver leur esthétique exigeante, une ville avec "une riche histoire de rébellion philosophique, pèlerinage couture et exil littéraire". Dans la logique de leur marque pour une mode non conventionnelle et loin du système de la fast fashion, le duo a présenté, en 2017, un programme appelé Manifesto pour des vêtements éthiques : "Nous avions des rêves de changer le monde. Au lieu de cela, nous avons écrit un manifeste et décidé de faire des vêtements" explique l'un des deux créateurs.

Indiscrétions de Brooke Taylor sur le show du 1er juillet

A la mi juin, à trois semaines de la date de leur premier défilé sur les podiums haute couture, le créateur Brooke Taylor a partagé son sentiment avec nous : 

Après avoir défilé en prêt-à-porter, que vous apporte un show haute couture ?
Comme on faisait déjà des collections pas trop "ready-to-wear" dans le sens moderne du terme, on espère trouver un cadre plus adapté à notre vision du vêtement.

Qu’attendez-vous de ce premier défilé ?
Une intimité de création plutôt qu’un catalogue de produits.

Quelle est l’inspiration de la collection ?
Les références sont devenues un peu trop étendues pour crédiblement parler d‘une inspiration. Mais trois termes constituent le fil rouge de cette collection : l’oeil, le seuil et l’éclipse.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Discret et déterminé. Pour emprunter une citation de l’écrivain Americain David Foster Wallace (certes hors contexte, vu qu’il parle de la littérature plutôt que des robes), je dirais : "Postmodern irony and cynicism’s become an end in itself, a measure of hip sophistication and literary savvy...”. Donc, peut-être la bonne réponse à votre question est plutôt que notre état d’esprit est sentimental et naif.

Noureddine Amir, le couturier marocain

Pressenti pour défiler en janvier 2018, il sera finalement sur les podiums le 2 juillet. Né en 1967 à Rabat, Noureddine Amir vit et travaille à Marrakech. Diplômé d’Esmod Casablanca en 1996, ses premières années de création sont marquées par une collaboration avec l’artiste iranienne Shirin Neshat pour laquelle il crée des costumes de cinéma. À partir de 2001, il se consacre aux défilés marocains, notamment celui de Casablanca dédié au Caftan à l’occasion duquel il se distingue en présentant des haïks (grande étoffe rectangulaire portée par les femmes musulmanes d'Afrique du Nord par-dessus les autres vêtements).
Le créateur Nourredine Amir 
 (Courtesy of Nourredine Amir)
Mettant à l'honneur les coupes longues, les lignes épurées, son travail très personnel autour de la matière évoque des sculptures à porter. 
Exposition Noureddine Amir à Paris, en 2016
 (Courtesy of Nourredine Amir )
Depuis 2003, ses créations ont été exposées au Musée de la Mode à Anvers, au Musée des Beaux-Arts de Lille et lors de l’exposition "Le Maroc contemporain" à l’Institut du Monde Arabe. Sa première exposition en France s’est tenue en 2016 à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent à Paris. Ses créations aux allures de sculptures contemporaines sont façonnées à partir de mélanges de textures, d'étoffes et de fils qui composent le tissu. Ici la forme naît de la matière. Au printemps 2018, la Fondation Majorelle lui a ouvert la salle d'exposition temporaire du musée Yves Saint Laurent Marrakech. 

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