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Les contes de fées se racontent au Centre National du Costume de Scène de Moulins

À travers 150 costumes, l’exposition "Contes de fées" montre comment costumiers, illustrateurs et artistes-plasticiens ont interprété des personnages issus d'une quinzaine de ballets, d’opéras, de théâtres et de marionnettes. Voyage au pays des Contes de fées au Centre National du Costume de Scène de Moulins jusqu'au 4 novembre 2018.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Casse-Noisette, chorégraphie de Jeroen Verbruggen, costumes de Livia Stoianova et Yassen Samouilov / On aura tout vu. Grand Théâtre de Genève, 2015.
 (GTG/photo: Gregory Batardon)

L’exposition livre la vision de ces couturiers qui se sont emparés de l’univers magique des contes de fées. Découvrez avec quelle esthétique, quel choix de formes, de textiles, d’ornements et de teintes, ces couturiers ont transformé les vêtements afin que le public les identifie immédiatement… parfois même le personnage se confond avec son costume comme pour "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry. Vous avez rendez-vous, entre autres, avec les personnages de "La Belle et la Bête", "Cendrillon" et "Alice au pays des merveilles"…

Casse-Noisette, chorégraphie de Jeroen Verbruggen, costumes de Livia Stoianova et Yassen Samouilov / On aura tout vu. Grand Théâtre de Genève, 2015.
 (GTG/photo: Gregory Batardon)
Le parcours traverse tous les styles : le baroque avec "Peau d’âne" (Olivier Bériot), la mode moyen-âgeuse avec "Les Belles au bois dormant" de Philippe Binot et Franca Squarciapino, le XVIIIe siècle avec les soieries et velours brodés d’or, de perles et de rubans pour des rois et des reines en costumes de bal. Voici du tulle pastel pour des costumes de fées inspirés du XIXe siècle mais aussi du cuir, du latex et des maquillages outranciers pour le "Casse-Noisette" résolument moderne de la maison de couture On Aura Tout Vu... Les styles les plus divers s’opposent ou se répondent pour habiller des princesses d’hier et d’aujourd’hui, des sorcières et des princes.
Cendrillon, opéra de Massenet, mise en scène de Benjamin Lazar d’après Charles Perrault. Costumes d’Alain Blanchot, Opéra-Comique, Paris, 2011.
 (BM Palazon 2011)

Des fées, des rois, des méchants et des animaux

À chaque vitrine, un conte et ses personnages, soit une quinzaine de costumes aux côtés de maquettes, vidéos, photos et croquis… illustrent les sources d’inspiration des costumiers. Des fées bien sûr, Carabosse et Lilas dans "La Belle au bois dormant" ou la marraine dans "Peau d’âne". Pour cette production de la Compagnie L'Eventail, Olivier Bériot propose une version décalée de la Fée marraine, chaussée de hautes guêtres, avec un tutu soutenu par des ballons et une baguette magique qui est un parapluie.

Rencontre aussi avec des Rois, reines, princesses et princes, accompagnés des costumes enfantins du "Prince de Motordu" ou de "Riquet à la houppe", transformé en un personnage du théâtre de marionnettes.

Les contes de fées sont peuplés d’héroïnes, comme "Cendrillon" dans sa robe de bal dessinée par Christian Lacroix mais aussi des Belles enfermées dans une bulle géante par Philippe Guillotel, ou vêtue d’un costume historique par Franca Squarciapino.
Hansel et Gretel, opéra de Engelbert Humperdinck, mise en scène Adrien Noble, costumes de Anthony Ward. Opéra de Vienne, 2015.
 (Opéra d'État de Vienne / Michael Pöhn)
Les enfants, comme Hansel et Gretel, sont vêtus de velours côtelé et de tricot par Anthony Ward, alors que John Bury habille les fées et les elfes du "Songe d’une nuit" d’été incarnés par de petits chanteurs à la mode élisabéthaine.
La Belle, chorégraphie de Jean-Christophe Maillot. Danseurs dans le rôle des Pétulants.
 (Ballets de Monte-Carlo / Marie-Laure Briane)
Les méchants tiennent un rôle important. On retrouve une "Bête sans visage", créée par Jorge Gallardo, la marâtre et les demi-soeurs de Cendrillon, ridicules dans les costumes d’Alain Blanchot et aussi des créatures magiques avec "La Sorcière Grignote" et Les Marchands de sable et de rosée dans "Hansel et Gretel".

Les animaux sont des personnages incontournables : voici un roi et une reine des rats dans "Casse-Noisette "(costume traditionnel et costume déjanté signés On Aura Tout Vu), le renard du "Petit Prince" vêtu d’un long manteau léopard création de la Comédie-Française, le chat d’Alice au pays des merveilles costumé par Charles Cusick-Smith et Phil R. Daniels, ou celui de "L’Enfant et les sortilèges" habillé par Henri Galeron.
Costume de Charles Cusick-Smith et Phil R. Daniels pour le rôle du Petit lapin blanc, dans Alice au pays des merveilles, ballet de Michel Rahn d’après Lewis Caroll. Théâtre du Capitole, Toulouse, 2010.
 (CNCS / Florent Giffard)

Le Centre national du costume de scène pousse les murs

Situé dans une ancienne caserne militaire du XVIIIe siècle classée Monument historique, le CNCS, conserve une collection de 10 000 costumes de théâtre, de danse et d’opéra du milieu du XIXe siècle à nos jours provenant de dépôts des trois institutions fondatrices du Centre - la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l’Opéra national de Paris - auxquels sont venus s’ajouter des dons de compagnies, d’artistes et de théâtres. Le CNCS a présenté 24 expositions et abrite depuis 2013 la collection du danseur Rudolf Noureev.
En 2018, le CNCS a engagé un projet d’extension à travers la réhabilitation d’un bâtiment inoccupé de 2 000 m² pour faire face à l’enrichissement de ses collections de costumes. L’élément phare du projet est l’espace dédié à la scénographie qui a pour objectif de faire découvrir ce qu’est la scénographie au théâtre et son processus de création. Il présentera des éléments de décors construits, des projets, des croquis et des notes d’intentions, des maquettes en volume et numériques, des éléments de machinerie…

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