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La Fashion Week féminine de Milan propose un programme sur-mesure à ses clients chinois absents pour cause de coronavirus

La Fashion Week milanaise, qui s'est ouverte le 18 février 2020, a prévu un programme sur-mesure pour ses clients chinois dont l'absence autour des podiums, liée au coronavirus, pourrait porter un coup au prêt-à-porter "made in Italy". 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Défilé du créateur chinois Han Wen automne-hiver 2020-21 dans le cadre du "China, We are With You" à la semaine de la mode de Milan, le 18 février 2020. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Pendant cinq jours, les plus grandes griffes italiennes que sont Armani, Gucci, Prada, Versace ou Fendi présentent leurs collections femmes automne-hiver 2020-21. Initialement annoncés à Milan, les trois créateurs chinois Angel Chen, Ricostru et Hui, ont renoncé à cette édition de la Fashion Week lombarde qui jusqu'au 23 février propose 56 défilés, 96 présentations et une quarantaine d'événements liés. 

Le coup d'envoi a été donné par le show "China, We are With You" (Chine on est avec toi) signé du créateur chinois, basé à New York, Han Wen, 20 ans. "Mon défilé montre des femmes qui ont une image très forte, alors j'espère que celles qui sont en Chine, ou d'autres designers et collègues qui sont restés coincés là-bas, resteront forts et en bonne santé", a déclaré le styliste. L'Italie a été le premier pays européen à avoir interdit les vols directs vers et en provenance de Chine le mois dernier.

Un dispositif pour permettre aux acheteurs chinois de se connecter en direct 

L'absence chinoise sera perceptible non seulement sur les podiums mais aussi en coulisses et dans les showrooms où les acheteurs internationaux passent commande des vêtements qui arrivent quelques mois plus tard dans les boutiques de luxe.

Pour combler cette absence, la CMNI a mis en place un dispositif inédit de moyens numériques pour permettre aux acheteurs chinois de se connecter en direct aux podiums et aux coulisses. Des interviews avec des créateurs leur sont également proposées. "C'est une période difficile pour de nombreux Chinois, qui sont maintenant chez eux et ne peuvent pas voyager, c'est pourquoi nous avons voulu montrer un signe de proximité et de soutien. Nous voulions construire un pont à un moment où nous avons tendance à dresser des murs", a déclaré le président de la CMNI, Carlo Capasa.

La Chine sera également à l'honneur avec l'initiative "Chinese-Italian Fashion Town", parrainée par le colosse du commerce de détail Chic Group, qui donnera à huit marques chinoises émergentes l'occasion de présenter leurs collections.

"Pas calculable"

La Chine représente aujourd'hui plus d'un tiers de la consommation mondiale de luxe et la crise sanitaire en cours a déjà coûté des millions d'euros au secteur vital pour l'économie italienne de la mode et de l'habillement. La fermeture des ateliers de production des marques chinoises en Chine a, en outre, rendu impossible le respect les délais de production de certaines collections.

Le coronavirus a aussi jeté un froid sur la semaine de la mode de Londres, marquée par une baisse "sensible" de sa fréquentation, selon ses organisateurs. Pour la Chambre nationale de la mode italienne, l'impact économique de l'épidémie n'est "pas calculable actuellement". En se basant sur l'épidémie de SRAS de 2003-2004, l'association, qui regroupe les maisons de mode italiennes, a estimé que les exportations de la péninsule pourrait dans le meilleur des cas diminuer de 100 millions d'euros au premier trimestre et de 230 millions "en cas de crise prolongée" sur les six premiers mois.

Dons de LVMH, Kering, Versace et Dolce e Gabbana 

La chaîne d'approvisionnement du secteur est également affectée par la crise liée à l'épidémie Covid-19, des usines textiles chinoises à l'arrêt ayant déjà annoncé des retards importants dans la livraison des collections. 

En signe de solidarité et pour limiter le désastre économique annoncé, des géants du luxe ont annoncé avoir fait des dons à la Croix Rouge chinoise pour aider la recherche scientifique. Les français LVMH et Kering ont ainsi versé respectivement deux et un millions d'euros, et Versace 1,3 million d'euros tandis que Dolce e Gabbana a fait "un important don"  à l'université italienne Humanitas pour des recherches sur le coronavirus.

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