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En images Fashion Week féminine automne-hiver 2020-21 : ces looks qui nous ont tapé dans l’œil

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min

69 maisons ont présenté du 24 février au 3 mars 2020 leur prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver 2020-21. Retour en images

Il s'est dégagé une élégance empreinte de nostalgie lors de la Fashion Week parisienne présentant les collections automne-hiver 2020-21. Une élégance qui sera pimentée, pour les plus audacieuses, avec des pièces en latex et des cuissardes. "On a des matériaux qui vont accompagner ces changements avec de la fluidité et de la légèreté. On va probablement revenir vers des choses plus sexy, plus près du corps, après avoir couvert depuis des années le corps de XXL et de superpositions", a déclaré Pascaline Wilhelm, directrice mode du salon Première Vision.

Issey Miyake pap automne-hiver 2020-21 à la PFW, le 1 mars 2020 (THIERRY CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE)
Thom Browne pap automne-hiver 2020-21 à la PFW, le 1 mars 2020 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Thom Browne pap automne-hiver 2020-21 à la PFW, le 1 mars 2020 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Christine Phung le transpose au présent : la richesse de l’héritage Leonard est révélée à travers un regard frais et actuel qui puise son énergie et sa modernité dans le courant high-tech que l’on trouve aujourd’hui en Extrême-Orient. Si les coupes évoquent les kimonos, l’héritage se fait contemporain lorsqu’il est rehaussé par la pureté d’une ligne, d’un habile mélange de couleurs, ou de bandes à motifs et d’imprimés qui injectent de la vitalité à la collection.   Une orchidée exotique sur fond sombre a été le point de départ de la collection, et se voit traduit en différentes tenues : sur une chemise graphique, ou un pantalon évasé à taille haute avec des poches plaquées à l’avant – un clin d’œil aux années 70. « Ce qui est fascinant avec une fleur, c’est le vide qui l’entoure, sa relation avec l’imprimé et la façon dont elle donne vie à la silhouette », note la créatrice. La Maison explore le délicat équilibre entre motifs et couleurs unies, utilisant des coupes ajustées pour souligner les imprimés, par exemple sur un ensemble sportswear rouge matelassé, associant une veste courte d’inspiration chinoise et un pantalon à revers arborant un imprimé plumes de coq.   Partant d’un carré en soie, une nouvelle architecture aux lignes asymétriques se créée. Les techniques de plissage insufflent un véritable nouveau souffle aux imprimés. Les fleurs des archives réapparaissent nouvellement déconstruites, recoupées et recomposées sur vestes et robes. Cet hiver, la ligne s’enrichit d’une série de doudounes matelassées de différentes longueurs, parsemées de fleurs et de bandes, tandis qu’une cape de pluie en organza laqué complète une offre à la fois sportive et féminine. La signature des imprimés animaliers apparait sur des pièces décontractées en clin d’œil au streetwear, et sur des looks du soir.   Entre tailoring et légèreté, coupes et silhouettes apportent de la structure au flou à travers des manches bouffantes, par exemple. L’expérimentation avec des matériaux futuristes, comme le taffetas technique et le néoprène mettent en évidence la modernité de la collection. Un nouveau tailleur rassemble des éléments inattendus dans une silhouette hybride, qui oscille entre néo-bourgeoisie et streetwear. Les pièces fluides évoquent la garde-robe Leonard, en particulier les robes à imprimé en jersey de soie. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)
Alessandro Dell'Acqua chez Rochas propose de ses propres archives pour la maison française certaines de ses pièces iconiques, les mélangeant avec le défilé automne-hiver 2020-21. Dans ce dialogue permanent entre passé et présent, le designer affirme que la mode est question de vêtements de bonne facture qui traversent les années et les saisons, loin d'une garde-robe jetable. Le contraste entre garde-robe féminine et masculine est permanent. La palette évoque aussi une élégance hors temps, électrisée par du violet ou du turquoise et par des broderies de cristaux asymétriques couleur émeraude et jade.  (PETER WHITE / GETTY IMAGES EUROPE)
Kenzo... c'est tout d’abord, le premier voyage initiatique, celui d'un jeune Japonais qui veut découvrir la France. Il ne sait rien de Paris, seulement que cette ville est le territoire de la haute couture, un rêve. Il ne parle pas français mais connaît la langue des couleurs et alliera sa poésie asiatique à la rigueur des coupes européennes. Ce voyage de Kenzo Takada, c’est l’esprit de la maison Kenzo. La première collection automne-hiver 2020-21 de Felipe Oliveira Baptista propose un aller-retour d’un créateur à l’autre. S’y mêlent deux  personnalités où les points communs deviennent des angles de convergence vestimentaire dont il se dégage un esprit nomade. Ce vestiaire à l'élégance urbaine et se transforme, se transmute. Des manteaux réversibles entre l’uni et l’imprimé. Des parkas qui se déploient comme des ailes. Des doudounes qui deviennent des sacs de couchage. Les robes s’amplifient, structurées par des armatures zippées. Les couleurs viennent de la nature, enluminées parfois par des imprimés camouflages qui sont en fait des trompe-l’oeil de roses. Ce sont des robes tableaux, tirées des oeuvres de l’artiste Julio Pomar (1926-2018), peintre lisboète qui a longtemps vécu à Paris, issu du mouvement néo-réaliste et considéré comme l’une des plus grandes figures de l’art portugais du XXe siècle. Dans les années 80, il réalise une grande série sur les tigres, fasciné par ce félin. La structure tubulaire transparente qui compose le set du show est conçu comme un objet nomade modulaire. L'ensemble sera recyclé et pourra se transformer en de nouveaux objets. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
Après avoir dévalisé les Offices de Florence, s’être emparée des trésors de la Peinture Italienne, Junko Shimada invente une garde-robe renaissance du XXIe siècle. Révélation des matières et textures : cachemire ultra dense, mohair duveteux, pannes de velours mais aussi cuirs ultra souples et organza hyper mat, satins duchesse. Jubilation des imprimés et motifs graphiques qui se déploient sur toute la collection, vibration des jacquards “Vinci“ démultipliés, fraicheurs des semis de fleurs Botticelli, mystères de paysages en clairs obscurs surdimensionnés, tous participent à ce voyage. Détonation des couleurs, contrastes des tartans électriques jaune & noir, bleu vif & noir, violet ou encore orange & noirs, pétillement des pois noir sur fond rubis ou orange sanguine, grincements des tonalités veloutées d’automne rouille, parme, souris, mousse avec des nuances acidulées de pierres précieuses ou des ors cuivrés et bien sûr, le blanc immaculé. Annonciation des silhouettes, tailleurs perfecto, doudounes et jupes crayons, cache-poussière et robe drapées, mailles maximales ou caftans sur amples pantalons mais aussi tuniques drapées, chasubles et blouses aux manches “Belle Ferronnière“, manteau de madones et jupes d’infantes, caressés de falbalas de soies.  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Et si toutes ces époques historiques qui ont nourri la mode, pouvaient se retrouver ensemble ? Louis Vuitton a réuni un choeur de deux-cents personnes en costumes allant du XVe siècle à 1950. Nicolas Ghesquière, créateur des collections femme de la maison française, a fait appel à Milena Canonero, costumière de Stanley Kubrick qui a travaillé sur Orange Mécanique, Barry Lyndon et  Shining. La bande-son composée par Woodkid et Bryce Dessner s'appelle "Three hundred and twenty" (320), soit le nombre d'années réunies dans cette musique baroque dans laquelle ont été injectés des morceaux de Nicolas de Grigny, compositeur contemporain de Bach "La notion du temps est primordiale dans la mode. Je voulais que des époques puissent en regarder une autre, la nôtre. Tous ces passés, incarnés par cette tribune de personnages en costumes historiques sont dans le même temps présent que nous. ... Tout ce que nous pouvons faire avec les vêtements, les mélanger, les mixer. C’est une sorte d’anachronie des genres" explique le créateur avant d'ajouter : "Cette collection, c’est l’anti total look qui fait appel à la personnalité de chacun, à l’agilité que l’on peut avoir face à son vestiaire. … Cette collection, c’est du tuning vestimentaire". Louis Vuitton soutient une exposition sur le temps et la mode baptisée About time. Fashion and duration qui sera inaugurée en mai à New York pour célébrer le 150e anniversaire du Metropolitan Museum of Art.  (PETER WHITE / GETTY IMAGES EUROPE)
"Un élan très simple, très pur. Du romantisme mais sans fioritures. Des sentiments mais pas de froufrous", explique Virginie Viard. "Du mouvement, de l’air… Pour le défilé, pas de cadre. Je n’aime pas ce qui encadre. " Liberté, énergie, désir d’absolu. Gabrielle Chanel, toujours, dont le cheval de course se nommait « Romantica », le film Les Biches de Chabrol pour ses parisiennes aussi féminines qu’amazones, et une photo de Karl Lagerfeld en costume à rayures et bottes de cavalier. Pour cette collection automne-hiver 2020-21, "presque pas de robes mais des casaques. Des jodhpurs qui s’ouvrent sur des bottes de sept lieues, clin d’oeil à celles de Karl. Pour la première fois sur les tailleurs, des boutons-pression pour le geste, plus vif", poursuit Virginie Viard. Beaucoup de noir et de blanc. Juste quelques touches de vert pâle et de ce rose emblématique de la Maison. Une douceur. Une épure, ponctuée de bijoux imposants.  (MATHIEU BONNIN)

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