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Le premier roman auto-édité d'Agnès Martin-Lugand, un joli succès numérique
En décembre 2012, Agnès Martin-Lugand publiait son premier roman "Les gens heureux lisent et boivent du café", en l’auto-éditant sur internet. Pari réussi : son ouvrage s’est vendu à plus de 8500 exemplaires en l’espace de trois mois. Un succès qui lui a permis d’être repérée et approchée par les éditions Michel Lafon. Question : l’autoédition numérique serait-elle le nouvel eldorado des auteurs ?
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Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Reportage : Colombine Denis, Margot Loizillon, Titouan Fournier, Stéphanie Pierson
Avant de se lancer dans l’écriture, Agnès Martin-Lugand a travaillé dans le secteur de la protection de l’enfance en tant que psychologue clinicienne. C’est peut-être cette expérience qui lui a permis d’évoquer dans son premier roman la douleur de l’absence et d’une vie qui semble inutile quand ceux à qui on tient le plus ont disparu. Quoiqu’il en soit, sa finesse et son écriture ont séduit de nombreux lecteurs…de tablettes. Car c’est là que la jeune rouennaise a rencontré le succès.
Agnès Martin-Lugand a mis un an à écrire ce roman. Elle l’a beaucoup, beaucoup retravaillé, avec l’aide notamment d’un autre jeune auteur indépendant Laurent Bettoni qui s’est fait connaître en 2005. Puis elle l’a envoyé à deux maisons d’édition, qui lui ont répondu. Encouragements à la clé mais pas de contrat. Elle a donc remanié encore une fois son manuscrit. Impatiente d’être lue, elle a opté pour l’autoédition, « une aventure terrifiante et excitante » comme elle le dit. Elle a donc distribué son livre sur les plates-formes en ligne : Amazon, Kobo, Chapitre.com, iTunes mais également en version papier avec le service d'impression à la demande ou POD (print on demand).
Un prix attractif et une liberté réelle...
L’avantage selon elle ? Elle mène sa barque comme elle l’entend. Notamment, sur le prix de son ebook. En tant que primo-romancière, auteure, d’un roman assez court (180 pages), elle a misé sur une offre de lancement très attractive à 0,89 euros qui a duré presque trois semaines. « Le but c’était de frapper fort » explique t-elle. Aujourd’hui, "Les gens heureux lisent et boivent du café" se vend 2.68 euros. Autant dire que le lecteur ne prend pas beaucoup de risques en l’achetant.
...avec des contraintes
Avantage ou contrainte, Agnès Martin-Lugand doit assurer le service après-vente elle-même. Pas question d’être prise en charge par un éditeur. La jeune femme qui n’était pas une adepte des réseaux sociaux a bien été obligée de réactiver sa page Facebook ! Mais c’est aussi une façon d’entretenir un lien plus étroit, plus rapide avec le lecteur.
Ca c’est pour les avantages, mais côté finances ? Peut-on vivre en vendant son livre aussi peu cher. « Non » répond Pauline Doudelet, auteur à 30 ans de « Petits meurtres entre amis ». « Même en touchant 65% des ventes. Mon best-seller, vendu à 2000 exemplaires, ça ne fait que 64 centimes par livre acheté. Pour en vendre plus, il faudrait être tout le temps sur Twitter et sur les réseaux sociaux à faire du marketing ! ». Mais elle ne souhaite pas pour autant travailler avec l’édition traditionnelle car elle apprécie la rapidité et la liberté de l’autoédition en ligne, où l’auteur conserve ses droits. L'exemple américain
En France, l’auto édition en ligne est encore balbutiante même si à la rentrée 2012, sept des dix meilleures ventes sur Kindle Amazon étaient des ouvrages publiés par leurs auteurs. D’après Marie-Pierre Sangouard, directrice de ce programme en France, "Dans le top 100 de nos ventes de livres numériques, 30% proviennent de notre plateforme d’auto-édition".
L’exemple vient des Etats-Unis où une étude montre que 33 % des livres auto-édités le sont sous forme d’ebook. Une tendance qui ne cesse de progresser. En 2011, 235.625 titres ont été publiés à compte d'auteur, tant sur papier que sur support numérique. Soit une progression de 287% depuis 2006. et la plus grosse part de cette progression revient à l’édition numérique.
Agnès Martin-Lugand a mis un an à écrire ce roman. Elle l’a beaucoup, beaucoup retravaillé, avec l’aide notamment d’un autre jeune auteur indépendant Laurent Bettoni qui s’est fait connaître en 2005. Puis elle l’a envoyé à deux maisons d’édition, qui lui ont répondu. Encouragements à la clé mais pas de contrat. Elle a donc remanié encore une fois son manuscrit. Impatiente d’être lue, elle a opté pour l’autoédition, « une aventure terrifiante et excitante » comme elle le dit. Elle a donc distribué son livre sur les plates-formes en ligne : Amazon, Kobo, Chapitre.com, iTunes mais également en version papier avec le service d'impression à la demande ou POD (print on demand).
Un prix attractif et une liberté réelle...
L’avantage selon elle ? Elle mène sa barque comme elle l’entend. Notamment, sur le prix de son ebook. En tant que primo-romancière, auteure, d’un roman assez court (180 pages), elle a misé sur une offre de lancement très attractive à 0,89 euros qui a duré presque trois semaines. « Le but c’était de frapper fort » explique t-elle. Aujourd’hui, "Les gens heureux lisent et boivent du café" se vend 2.68 euros. Autant dire que le lecteur ne prend pas beaucoup de risques en l’achetant.
...avec des contraintes
Avantage ou contrainte, Agnès Martin-Lugand doit assurer le service après-vente elle-même. Pas question d’être prise en charge par un éditeur. La jeune femme qui n’était pas une adepte des réseaux sociaux a bien été obligée de réactiver sa page Facebook ! Mais c’est aussi une façon d’entretenir un lien plus étroit, plus rapide avec le lecteur.
Ca c’est pour les avantages, mais côté finances ? Peut-on vivre en vendant son livre aussi peu cher. « Non » répond Pauline Doudelet, auteur à 30 ans de « Petits meurtres entre amis ». « Même en touchant 65% des ventes. Mon best-seller, vendu à 2000 exemplaires, ça ne fait que 64 centimes par livre acheté. Pour en vendre plus, il faudrait être tout le temps sur Twitter et sur les réseaux sociaux à faire du marketing ! ». Mais elle ne souhaite pas pour autant travailler avec l’édition traditionnelle car elle apprécie la rapidité et la liberté de l’autoédition en ligne, où l’auteur conserve ses droits. L'exemple américain
En France, l’auto édition en ligne est encore balbutiante même si à la rentrée 2012, sept des dix meilleures ventes sur Kindle Amazon étaient des ouvrages publiés par leurs auteurs. D’après Marie-Pierre Sangouard, directrice de ce programme en France, "Dans le top 100 de nos ventes de livres numériques, 30% proviennent de notre plateforme d’auto-édition".
L’exemple vient des Etats-Unis où une étude montre que 33 % des livres auto-édités le sont sous forme d’ebook. Une tendance qui ne cesse de progresser. En 2011, 235.625 titres ont été publiés à compte d'auteur, tant sur papier que sur support numérique. Soit une progression de 287% depuis 2006. et la plus grosse part de cette progression revient à l’édition numérique.
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