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20 ans, sans-abri, le récit de Fiona Thibeaux dans "Plus forte que la rue"

Fiona Thibeaux a passé six ans dans la rue suite au décès de sa mère. Dans "Plus forte que la rue", elle raconte sa descente aux enfers et comment elle s’en est sortie grâce à une rencontre.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Plus forte que le rue" Fiona Thibeaux raconte sa vie de SDF à 20 ans
 (France 3 / Culturebox)
Fiona Thibeaux n'a pas encore 20 ans lorsque sa mère décède, quelques mois après la naissance de son fils. Son livre "Plus forte que la rue" revient sur une parenthèse de sa vie. Aujourd'hui Fiona Thibeaux a 29 ans, elle n'a rien oublié de la détresse et des mains tendues. 

 Fiona s'est confiée à Isabelle Forboteaux, Xavier Claeys, Thierry Doudoux et Hervé Calmon
La première nuit dehors

La mort brutale de sa mère, le deuil, la perte de repères et tout bascule pour la jeune fille. En quelques mois, les factures s’accumulent, les amis se font de plus en plus rares. La descente aux enfers commence. À 20 ans, Fiona Thibeaux est expulsée de l’appartement familial, elle confie son fils à sa grand-mère paternelle et part vivre dans la rue pendant six ans. "Au bout d'un moment, on arrive au bout des solutions et on passe la première nuit dehors sans s'en rendre compte. À deux heures du matin quand on est toujours à marcher dans la rue, on se dit qu'on va peut-être trouver quelque choses, et puis non..."
Fiona Thibeaux a passé six dans la rue à Reims
 (France 3 / Culturebox)
La descente aux enfers

Foyers insalubres, violence des relations, Fiona a toujours refusé de dormir dans les centres d'hébergement. Elle ne s'y rend le matin que pour prendre sa douche, mais la nuit, hiver comme été elle dort dans la rue ou sous une tente. Mais peu à peu, la rue l'emporte.

Elle se forge une carapace, perd sa féminité, fait la manche et tombe encore plus loin dans la précarité. Alcool, drogue et solitude, Fiona n'est plus que l'ombre d'elle même. "Passer d'une association à un autre le matin pour manger un peu le matin, prendre une douche, faire laver le linge. Quand on dort dans une tente il faut trouver un endroit sécurisé."
  (France 3 / Culturebox)
Les mains tendues

Parmi les fées, il y a ces bénévoles du foyer du secours catholique de Reims qui l'ont accueillie comme une petite fille et qui l'ont aidée à sortir de l'errance. Marie-Claire, la responsable de l'accueil des SDF se souvient : "Elle s'est reconstruite et elle a pris sa place de jeune femme dans la société actuelle avec les failles qu'elle a eues, mais c'est sa réussite. Si elle n'avait pas la force en elle, elle ne s'en serait pas sortie."
Sortie de la galère, Fiona Thibeaux revient au foyer du secours catholique pour discuter avec celles qui l'ont aidée
 (France 3 / Culturebox)
Son salut, elle le doit aussi à Omar, un employé d’un foyer qui décide de l’aider et l’accueille dans sa chambre d’hôtel où il lui installe un matelas par terre. Sevrage à la dure, emploi du temps militaire, rien ne lui est épargné, mais c’est pour son bien. La méthode réussit et peu à peu, Fiona se réconcilie avec la vie. "J'avais besoin d'entendre que j'étais capable de mieux, que je n'étais pas une simple clocharde destinée à faire la manche et à boire de l'alcool. Il m'a appris à m'aimer." 
  (France 3 / Culturebox)
 
"Plus forte que la rue" de Fiona Thibeaux aux éditions Judena, 176 pages, prix conseillé 18€

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