#marquepage du 12 avril 2023 : échos des livres glanés par Anne-Marie Revol

Un nouveau numéro de Marque Page : l’écrivaine qui se cache derrière ses quatre clichés vit en Bretagne. Charlotte Jacobsen, libraire en Suisse, a craqué pour Je ne suis pas là, de Lize Spit, paru chez Acte Sud. Un roman qui se déroule sur 11 minutes ! Quant aux bookstagrameurs, ils nous recommandent tous Les lendemains qui chantent d’Alexia Stresi (Flammarion). Un roman enivrant et captivant qui a pour héros un ténor surdoué !  

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L’écrivaine qui se dissimule cette semaine derrière ses quatre photos est née en 1983 dans une famille modeste : son père était peintre automobile et sa mère employée dans une maternelle. A 6 ans, elle déclare pourtant : "Mémé, quand je serai grande, je serai écrivain ! " C’est à l’approche de ses 30 ans que tout bascule. Elle accepte de suivre son mari en Italie où, sans travail et ni amis, elle n’a d’autres choix que de se lancer. "C’est parfois loin de son pays que l’on renoue avec soi-même ", avoue-telle simplement. En juillet 2014, elle publie son premier roman qui s'écoulera à plus d’un million d’exemplaires et sera vendu dans plus de quinze pays. Si les livres tiennent une place importante dans son parcours, c’est l’observation de la vie qui l’inspire le plus. Dans ses histoires, elle essaie toujours de partager ses émotions à travers les injustices qui la révoltent. Elle aime "mettre en lumière des héros du quotidien, ces personnes extraordinairement simples, et simplement extraordinaires". Son dernier roman, paru chez son éditeur historique, Fayard, met en scène une mère et sa fille à la relation pour le moins... orageuse. Pour ne pas dire douloureuse. Un ouvrage sur l'émancipation sociale, sincère et touchant qui ne manquera pas de parler au plus grand nombre. 

Charlotte Jacobsen dans les griffes de la folie...

Charlotte Jacobsen, qui officie chez Payot à Lausanne, nous suggère la lecture du dernier ouvrage de la néerlandaise, Lize Spit, Je ne suis pas là, édité par Actes Sud. Un ouvrage haletant et glaçant qui se déroule sur… onze minutes. " Le temps d’un trajet à vélo dans les rues de Bruxelles qui vont permettre à Léo, la narratrice, de se remémorer les dix derniers moi vécus avec Simon". Liés par une enfance troublée, Léo et Simon vivent en harmonie. Heureux. Jusqu'à ce qu’un petit matin tout change : Simon rentre chez eux après une nuit à vagabonder et Léo ne le reconnaît plus. Ni dans ses gestes, ni dans ses mots. "Dans un état second, il décide de démissionner, de monter sa propre boîte, il est surexcité". Lentement, l'existence méticuleusement construite de Léo s'effondre, jusqu'à mettre sa vie en danger... "On comprend tard dans le roman qu’on est face à une maladie. Simon développe une paranoïa fracassante. Certains épisodes sont très violents." Une troublante et poignante histoire de sacrifice, de dévotion et de trahison… Inoubliable.

Les bookstragrameurs enchantés par Alexia Stresi…

Comme un seul homme, les instagrameurs ont porté aux nues Les lendemains qui chantent d’Alexia Stresi, paru chez Flammarion. "Paris, 1935. Qui est ce jeune ténor italien complètement inconnu qui a volé́ la vedette lors d'une représentation de Rigoletto à l'Opéra-Comique ?", s’interroge – comme toute la presse de l’époque ! – @les_lectures_de_sophie_bazar. Né en Italie à l'orée de la Première Guerre mondiale, il s’appelle Elio Leone. Orphelin parmi tant d'autres, rien ne prédestinait ce jeune garçon sur lequel le sort s’est abattu à enflammer le Tout-Paris. Rien ? Si, sa voix. Une voix en or, comme il en existe peut-être trois ou quatre par siècle. Cette histoire serait très belle, mais un peu trop simple. L'homme a des failles. D'ailleurs, est-ce vraiment de succès dont il rêvait ? "Alexia Stresi, avec une plume foisonnante, nous plonge dans l’univers du chant lyrique. Un monde de lumière et de solennité́ (…) où les élus sont rares et animés par une passion dévorante", admire @flo_herisson. Vous savez ce qui vous reste à faire ? Laissez-vous conquérir par ces lendemains qui (en)chantent.