Le salon du livre jeunesse de Montreuil fait bouger ses jeunes visiteurs

En s’appuyant sur les corps et le mouvement, le salon du livre et de la presse jeunesse, qui se tient jusqu'au 4 décembre, est une invitation à découvrir le processus créatif des artistes et à s’animer, éventuellement, comme leurs personnages.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'espace dédié à l'autrice norvégienne Mari Kanstad Johnsen dans l'exposition immersive "La tectonique des corps" au salon du livre jeunesse, le 29 novembre 2023, à Montreuil (Seine-Saint-Denis) (FG/FRANCEINFO)

"La tectonique des corps" est le thème de la 39e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse. Le concept vaut également pour le mouvement que génère l'évènement littéraire chez les enfants et les jeunes qui s'y rendent. Dès le métro Robespierre (ligne 9 du métro parisien), on aperçoit les petits et les grands élèves des classes qui visitent le salon dans le cadre d'une activité scolaire.

Les enseignants et les accompagnateurs ne cessent de veiller à ce qu'ils se tiennent bien, dans le métro, sur le chemin menant au salon et surtout qu'ils ne dispersent pas trop dans l'immense espace qui accueille l'exposition, à Montreuil en Seine-Saint-Denis (région parisienne). Mais comment ne pas s'éparpiller quand des milliers de livres vous tendent les bras et que l'on vous offre, en plus, des petits cadeaux ? A l'ouverture du salon, mercredi 29 novembre, les jeunes visiteurs ont été transformés, en quelques heures, en Spirou, arborant tous le célèbre couvre-chef du personnage de bande dessinée dont les aventures sont publiées chez Dupuis. 

Faire corps avec les artistes

Cette soif de bouger est mise à profit par l'exposition interactive La tectonique des corps. Les univers de quatre artistes ont été ainsi reconstitués pour permettre aux enfants de se familiariser avec leur travail. On retrouve ainsi les tables, reconstituées, de Roxane Lumeret, Albertine (qui a dessiné le personnage élastique de l'affiche de la 39e édition), de Mari Kanstad Johnsen et de Gérard Dubois. "On ne va pas seulement montrer aux enfants ce (que l'auteur ou l'autrice) dessine, on va essayer de leur faire ressentir la manière dont (il ou elle) dessine", assure Sylvie Vassallo, la directrice du salon.

L'illustrateur Mathieu Ughetti (au centre de l'image, avec un micro) lors d'un échange sur  l'évolution du dessin de son héros, le Pr. Philéas (un éléphant venu du futur), le 30 novembre 2023, au salon du livre jeunesse de Montreui (Seine-Saint-Denis). (FG/FRANCEINFO)

Mathieu Ughetti croque le Pr. Philéas, un éléphant venu du futur, qui est le héros de la BD Les énigmes de Philéas (Scrineo) dont il est l'auteur. Son personnage veille à ce que l'Histoire de l'humanité se déroule comme elle doit l'être en réparant ses caprices. L'illustrateur est revenu sur la manière dont son trait a évolué, entraînant la métamorphose du Pr. Philéas, lors d'un échange sur son processus de création. Par exemple, confiait-il, "j’avais tendance à faire les oreilles de côté, finalement, je les fais plutôt de face, c'est plus sympa. Au début, il avait des défenses plus abaissées, maintenant, elles sont un peu plus relevées". 

Se mouvoir comme dans les livres

Dans la tête de l'artiste et dans le corps de ses personnages : une double invitation du salon du livre et de la presse jeunesse qui se déroule jusqu'au 4 décembre. Dans l'espace de l'exposition immersive dédié à la Norvégienne Mari Kanstad Johnsen – baptisé "Les animé(e)s"–, parce que "ses personnages bougent tout le temps", les enfants sont invités à reproduire les postures de l'un d'eux devant un miroir. Des élèves de maternelle s'y essayent donc, aidés par les conseils d'une médiatrice et les encouragements de leurs accompagnants. Alors qu'il observe sa camarade de classe, un petit bout lance : "Ce n'est pas comme ça !". Il n'a pas tort mais les mouvements ne sont pas si faciles à reproduire car il faut mimer simultanément les expressions du visage et les positions du corps. Cependant, après quelques précisions et une petite démonstration, tout finit par rentrer dans l'ordre. 

Dans l'exposition ou à l'extérieur, dans le dédale des stands ou dans les petits groupes qui ont essaimé dans chaque coin du salon, les visiteurs de tous âges paraissent heureux d'être là. Wanis, 12 ans, en classe de 5e à Vitry-sur-Seine, évoque enthousiasme sa présence sur le salon, une première. "On n’a pas encore tout visité, mais ça va, j'aime bien.". S'il prétend aimer "tout" lire, il rajoute très vite : "Non, moi je ne lis pas beaucoup". Quand on lui demande pourquoi, il répond : "Je ne sais pas, je n’aime pas trop lire". Il n'a pas essayé, mais Wanis a repéré "le stand avec des casques", l'hypothèse de s'essayer au livre audio semble l'intéresser. 

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