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Fantasy et quête initiatique : le duo gagnant de la littérature pour ados

Le Salon du livre jeunesse vient d’ouvrir ses portes à Montreuil. L’occasion de se pencher sur le secteur de l’édition jeunesse qui représente aujourd’hui 20% des ventes de livres. Et dans cette catégorie, la littérature pour ados a désormais une large part. Ce qui plaît aux 11-15 ans ? Les univers fantastiques où les héros restent proches des jeunes lecteurs.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
 La trilogie des "Hunger Games" de Suzann Collins  s'est vendue à plus de 35 millions d'exemplaires à travers le monde
 (DR)
Reportage : Jean-Marc Pitte, Georges Pinol, Jean-Antoine Balcells, Edward Goldstein
Au dire des spécialistes, ce qui marche en ce moment auprès des adolescents, ce sont les séries fantastiques ou « fantasy » qui emmènent le lecteur vers un monde imaginaire, pas forcément typé « science-fiction » mais peuplé de légendes et de mythes revisités. Quant aux héros, s’ils sont dotés de pouvoirs, ils ont aussi des failles qui les rendent plus « humains ».

Séries : les raisons du succès 

Autre grande particularité : le succès des séries. Les succès de librairie sont rarement des livres uniques (« one shot »). On l’a constaté avec les "Harry Potter" ou plus récemment avec « Oksa Pollock » (six tomes auto-édités sont parus) ou encore « Twilight » pou n'en citer que quelques-uns. Les ados plongent littéralement dans ces nombreux (et parfois très épais) tomes qui leur donnent le sentiment d’évoluer dans un monde dont ils connaissent les codes et les structures narratives. Certains parlent de « livre-refuge » comme par exemple « Les colombes du Roi-Soleil" d’Anne-Marie Desplat-Duc  pour les filles ou «Percy Jackson » de Rick Riordan chez les garçons. Le succès de ces séries est d’autant plus important qu’ils sont appréciés par le groupe, par les copains.
 
  (Albin Michel)
La question de la qualité littéraire de ces ouvrages se pose parfois car certains sont vraiment calibrés pour plaire, par exemple en multipliant les rebondissements pour garder l’attention de ce lectorat à la concentration souvent volatile et qui ne supporte pas l’ennui… On peut relativiser ces craintes en se disant que l’important c’est que l’ado lise. C’est vrai. Le problème, c’est que ces jeunes lecteurs ont tendance à rester dans ce genre de littérature, finalement rassurante, sans oser s’aventurer vers des ouvrages plus classiques et vers la littérature dite « générale ».
 
Les 15-30 ans, un nouveau créneau pour les éditeurs
 

Liront-ils un jour, de leur plein gré du Balzac ou du Zola ? Peut-être mais rien n'est moins sûr. Car pour satisfaire et suivre ces lecteurs qui malgré tout, grandissent, un nouveau créneau littéraire a vu le jour. Il concerne les  les jeunes adultes de 15-30 ans, ce qu'on appelle le « cross-age ». Pour les éditeurs, c’est un moyen de retenir les ados qui selon une  libraire « commencent à déserter les librairies vers 15 ans ». Caractéristique de cette nouvelle littérature : des héros actuels en recherche sur eux-mêmes, qui ont l’âge de leur lecteur, et une intrugue construite autour d'un langage proche de l’oralité, très rythmé, qui les garde en haleine. Bref, tout sauf du Balzac.
"La drôle de vie de Bibow Bradley" d'Axl Cendres, un des titres phare du créneau "cross-age"
 (Sarbacane)

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