Cet article date de plus de quatre ans.

Exposition Tolkien à la Bibliothèque nationale : passionnante balade littéraire dans la Terre du Milieu

La Bibliothèque nationale de France consacre plus de 1000 m2 d'exposition à l'auteur britannique du "Hobbit" et du "Seigneur des anneaux".

Article rédigé par Manon Botticelli
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Vue de l'exposition "Tolkien, voyage en Terre du Milieu" de la Bnf.  (Manon Botticelli - Franceinfo Culture / Bnf)

Une balade en Terre du Milieu, c'est ce que propose la Bibliothèque nationale de France (BnF) avec une grande exposition consacrée à l'oeuvre de John Ronald Reuel Tolkien, auteur du Hobbit (1937) et du Seigneur des anneaux (1954-1955). Ici, on ne parle à aucun moment des films, réalisés par Peter Jackson dans les années 2000, mais seulement des romans : "On a voulu recentrer le propos sur l'auteur, faire revenir les visiteurs à la lecture de ses œuvres", explique la commissaire adjointe, Emilie Fissier, alors qu'une adaptation du Seigneur des anneaux en série est en préparation par Amazon.

L'agencement de l'exposition tient sa promesse d'un "voyage en Terre du Milieu", comme le suggère le titre de l'exposition : on commence avec une première partie sur l'univers de la Terre du Milieu, riche décor du Hobbit et du Seigneur des anneaux. Le fil rouge de ce parcours est géographique. Chaque espace aborde un "pays" de la Terre du Milieu, en commençant par le Comté, où vivent les Hobbits, les royaumes des Nains, le Rohan, le Gondor, Isengard, pour finir dans le Mordor, fief du maléfique Sauron puis le Valinor, contrée au-delà de la mer.

Tolkien linguiste

Pour chaque territoire, des manuscrits, travaux préparatoires et brouillons, prêtés principalement par la Bodleian Library d’Oxford et les Marquette University Libraries, retracent la création de ce vaste monde qu'est la Terre du Milieu. On retrouve notamment des cartes annotées par l'auteur ainsi que ses travaux sur les langues, témoignages de ses talents de philologue. Un "arbre des langues", reproduit sur un mur de l'exposition, expose les origines et développements des langues elfiques.

Inscription sur l'Anneau en "lettres de feu" (1953)Oxford Bodleian Library, MS. Tolkien Drawings 90, fol. 39r (The Tolkien Trust 2015)

"Ce qui différencie Tolkien des autres écrivains de son époque, c'est ce travail très profond sur la cohérence globale et la complétude de son monde", avance Emilie Fissier. L'auteur est même allé jusqu'à produire des documents cités dans ses romans. On retrouve par exemple trois pages d'un manuscrit nain, Le Livre de Mazarbul, réalisées par Tolkien, tâchées de rouge et trouées pour qu'elles paraissent ensanglantées et usées par le temps.

Tolkien illustrateur

Mais ce sont les dessins et aquarelles, présents en grand nombre tout au long du parcours, qui retiennent le plus l'attention du visiteur. "Même les gens qui connaissent un peu l'auteur ne s'imaginent pas forcément qu'il avait une production de dessins d'une aussi belle qualité", raconte Emilie Fissier. Ils permettent de recréer visuellement l'imaginaire de l'auteur et de découvrir son grand talent d'illustrateur. Étalées sur des murs entiers, on trouve des reproductions d'aquarelles sous forme de tapisseries, réalisées récemment par l'Atelier A2 d'Aubusson.

Maquette de la jacquette pour Le Hobbit (1937)Oxford, Bodleian Library, MS.Tolkien Drawings 32 (The Tolkien Estate Ltd 1937, 1992)

Chaque espace est enrichi de "pièces de contextualisation", manuscrits médiévaux, arcs et épées, gravures, soulignant l'originalité de l'univers de Tolkien ou ses inspirations. Aucune des pièces n'est postérieure à la mort de l'auteur. Ces objets contextualisent l'imaginaire, fantastique et médiéval, présent dans son oeuvre. Par exemple, la présence du cor dit de Roland met en relation la mort de Boromir, personnage du Seigneur des anneaux à celle de Roland, racontée dans le poème épique du XIe siècle La Chanson de Roland.

Cor dit de Roland, 1000-1100BnF, département des Monnaies, médailles et antiques. (BNF)

Tolkien, père attentionné

La seconde partie de l'exposition, plus petite que la première, revient sur l'auteur, avec des éléments biographiques, en abordant ses multiples facettes : professeur à Oxford, père de famille, écrivain pour enfants… Quelques pépites peignent un portrait attendrissant, comme ses lettres et dessins du Père Noël ou le manuscrit de Monsieur Merveille, une histoire écrite pour ses enfants alors très jeunes.

Première Lettre du Père Noël (1920)Oxford Bodleian Library, MS. Tolkien Drawings 38 (The Tolkien Estate Ltd 1976, 1979)

L'exposition se conclut sur un hommage au travail du fils de Tolkien, Christopher Tolkien, qui a édité un grand nombre des récits non publiés de l'auteur après sa mort. C'est le cas du Silmarillion, comme d'autres textes composant le "Légendaire" de Tolkien, soit l'abondante matière littéraire ayant participé à la création de son "oeuvre-monde". Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit ne représentent ainsi qu'une petite partie de l'histoire de la Terre du Milieu. 

Exposition Tolkien, voyage en Terre du Milieu
Jusqu'au 16 février 2020
Bibliothèque nationale de France (François-Mitterrand), Quai François Mauriac, 75706 Paris Cedex 13
De 10h à 19h du mardi au dimanche, nocturne jusqu'à 21h le jeudi
Fermé le lundi et les jours fériés. Fermeture des caisses à 18h, à 20h le jeudi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.