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Denise Epstein avait sauvé la mémoire de sa mère, Irène Némirovsky

Denise Epstein est morte le 1er avril à Toulouse à l’âge de 83 ans, emportée par un cancer. Cette femme discrète était devenue célèbre en 2004 avec la parution de «Suite française », le dernier roman de sa mère, Irène Némirovsky, morte en 1942 à Auschwitz. Denise Epstein avait réussi à sauver et à conserver ce manuscrit qui devint un best-seller.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Denise Epstein avait fait revivre l'oeuvre et le sourire de sa mère, Irène Némirovsky
 (PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/MICHEL LABONNE)
Denise Epstein est née en 1929, juste avant la parution de « David Golder », un roman à succès signé Irène Némirovsky, qui était déjà une auteure reconnue de l’avant-guerre. Denise fut une enfant très protégée par sa mère qui n’hésitait pas à l’emmener aux interviews et à la présenter aux journalistes. Mais en juillet 1942, Irène est arrêtée puis déportée à Auschwitz où elle meurt du typhus le 19 août. Quelques semaines plus tard, c'est au tour de son père, Michel Epstein, de subir la même fin tragique. Denise Epstein qui avait 13 ans à l’époque et sa sœur Elizabeth, âgée de 5 ans, sont alors sauvées par la secrétaire de leur mère, Julie Demot.

Sous de faux noms, elles iront de pensionnats catholiques en cachettes jusqu’au moment de la Libération. Elles survivront grâce à une aide financière mise en place pour leur mère par l’éditeur Albin Michel.
Avant de partir, le père de Denise avait eu le temps de dire à sa fille aînée de ne jamais se séparer d’une valise qui contenait « le cahier de maman ». Une volonté que suivit scrupuleusement sa fille.

Mais après la guerre, la jeune fille commença d’abord par se reconstruire. En 1953, Denise Epstein se marie et fonde une famille de trois enfants. Devenue documentaliste à la répression des fraudes, elle militera dans des associations laïques de gauche.
Denise Epstein en spetembre 2007 à Toulouse. Devant elle, les romans de sa mère Irénène Némirovsky
 (PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/MICHEL LABONNE)
Ce n’est qu’en 1975 qu’elle se décide à ouvrir le manuscrit inachevé de « Suite française ». Grâce à elle, il sera retranscrit puis publié chez Denoël en 2004. Le roman obtiendra le Prix Renaudot (donné pour la première fois à titre posthume) et sera vendu à plus de 1,3 millions d’exemplaires. Dans la foulée, de nombreuses œuvres d’Irène Némirovsky (près de 16 romans et une cinquantaine de nouvelles) seront rééditées.

C’est chez le même éditeur qu’en 2008, Denise Epstein publiera « Survivre et vivre », un ouvrage dans lequel elle raconte son enfance, sa vie de femme et de militante et aussi son retour vers le judaïsme après un baptême de circonstance en 1939.
"Survivre et vivre", un livre d'entretiens publié en 2008
 (Denoël)
"Survivre et vivre" de Denise Epstein - Entretiens avec Clémence Boulouque - Denoël - 165 pages - 15 €

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