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Les visages de la révolution en Iran s'exposent aux Rencontres de la photographie d'Arles

Plus de 60 photographes iraniens exposent tout l'été pendant les Rencontres de la photographie d'Arles. "Iran, année 38" offre un regard sur le pas, depuis la révolution islamique de 1979.

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Photographie exposée lors des Rencontres de la photographie d'Arles, en 2017. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

C'est l'une des expositions phares des Rencontres de la photographie d'Arles en 2017 : Iran, année 38 présente un panorama de la scène photographique iranienne. Cette exposition réunit le travail de 66 photographes, dans leur pays, depuis la révolution islamique de 1979, il y a 38 ans. "Malgré ses traditions séculaires, l'Iran est un pays jeune, explique les photographes pour présenter l'expositionnous avons remis les compteurs à zéro à partir de 1979, année où elle [l'histoire] a débuté."

Photographie exposée lors des Rencontres de la photographie d'Arles, en 2017 (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Un pays empêtré dans la révolution

Un des premiers clichés de l'exposition illustre la révolution islamique, dans les rues de Téhéran en 1979. Les hommes et les femmes sont dans rue. Les femmes, têtes nues, sont habillées à l'occidentale. D'autres portent un tchador noir et brandissent une kalachnikov. Un an et demi plus tard, la guerre Iran-Irak a débuté. Ce conflit continue, aujourd'hui, d'être évoqué par les photographes iraniens. "Certaines photos [exposées à Arles] ont été réalisées tout récemment par des photographes qui n'ont même pas connu la guerre. Saba Alizadeh ou Gohar Dashti sont jeunes, mais ils ont gardé tous les souvenirs transmis par les générations précédentes", explique Anahita Ghabaian, un des deux commissaires de l'exposition.

Photographie exposée lors des Rencontres de la photographie d'Arles, en 2017. (RADIO FRANCE / ANNE CHÉPEAU)

La guerre vue par une femme

Dans cette partie de l'exposition, la photographie documentaire et la photographie artistique se côtoient. Ce parti pris est particulièrement réussi avec l'image en noir et blanc d'un soldat qui retrouve sa femme. Le cliché est encadré par deux photographies en couleur. L'une des deux montre une paire d'escarpins rouges, placée à côté d'une paire de chaussures militaires maculés de sang. L'oeuvre est signée de la photographe Shadi Ghadirian.

Photographie exposée lors des Rencontres de la photographie d'Arles, en 2017. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

L'Iran, toujours en mutation

L’exposition revient aussi sur le mouvement de contestation de 2009 et sa répression. Il n'y aucune photo de manifestation exposée à Arles, mais il y a des images de la torpeur qui s'est emparée de la société iranienne. À cette période, la photographe Newsha Tavakolian s'était repliée dans son immeuble de Téhéran. "Elle a pris la décision de s'installer chez elle et de demander à tous les jeunes de son immeuble de venir poser devant sa fenêtre. À travers cette photographie, on a un sentiment de temps arrêté, complètement figé, et de jeunes désemparés qui ne savent pas vers quoi se diriger", raconte Anahita Ghabaian, une des commissaires de l'exposition.

Photographie exposée lors des Rencontres de la photographie d'Arles, en 2017. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Des images et de la poésie

L'exposition Iran, année 38 dresse un constat souvent sombre de la vie dans la république islamique. En revanche, l'humour et la poésie sont aussi souvent représentés. "Nous avons essayé de mélanger la poésie et les images, explique Nwesha Tavakolian, autre commissaire de l'exposition, en Iran, la plupart des poëmes sont tristes. [La photographie] c'est notre façon de faire de la poésie." L’exposition Iran, année 38 s’achève sur les photos nostalgiques du réalisateur Abbas Kiarostami, disparu il y a un an. Tous les clichés sont exposés jusqu'au 24 septembre 2017 aux Rencontres de la photographie d'Arles.

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