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Théâtre. "Je crois en un seul dieu" : trois vérités jouées par la bouleversante Rachida Brakni

Quand l’actualité s’invite au théâtre : Rachida Brakni joue en ce moment à la Comédie de Saint-Etienne "Je crois en un seul dieu". La comédienne interprète les trois personnages d'une pièce qui nous plonge au cœur du conflit israélo-palestinien. 

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La comédienne Rachida Brakni, lors d'une répétition de la pièce "Je crois en un seul dieu" (La Comédie de Saint-Etienne / SONIA BARCET)

Rachida Brakni joue jusqu'au 20 janvier à la Comédie de Saint-Etienne Je crois en un seul dieu, une pièce de l’auteur italien Stefano Massini. Le texte nous immerge dans le conflit israélo-palestinien. Dans ce spectacle, mis en scène par Arnaud Meunier, la comédienne interprète trois femmes, les trois personnages de la pièce.

Trois vies croisées et autant de destins mêlés

Les récits des trois femmes s'entrecroisent au fil de leurs itinéraires déroulés sur une année, jusqu’à un attentat dans un café de Tel-Aviv. Il y a Mina, une militaire américaine, appartenant aux troupes qui prêtent main forte à l’armée israélienne dans des opérations anti-terroristes. On écoute aussi Eden, professeure d’histoire juive, proche de la gauche israélienne. Au cours de cette année, elle survit à un attentat qui va bouleverser son existence. La comédienne incarne également Shirin, une Palestinienne, étudiante à l’université de Gaza, qui se prépare à devenir martyre, à 20 ans. 

Cette pièce, remarquablement écrite, évite tout manichéisme et Rachida Brakni a trouvé dans sa propre histoire ce qu’elle appelle des connexions avec les trois femmes qu’elle joue : "À un moment donné, je me suis sentie proche de chacune de ces femmes." La comédienne évoque Mina, qu'elle "comprend", puis Eden, qui l'a touchée "par son intelligence et sa douceur" et Shirin qui la questionne sur son destin, "si elle était née là-bas".  

La douleur et l'engagement intemporels

La pièce nous plonge au cœur de la vie quotidienne en Israël, rythmée par les attentats, mais elle a évidemment de terribles résonnances avec ce que d’autres pays, la France en particulier, vivent aujourd’hui. Le constat est d’autant plus troublant que la pièce a été écrite il y a une dizaine d’années. Rachida Brakni parle "des points de contact" qu'elle ressent, en jouant la pièce, avec ce qui s'est passé en France, ces deux dernières années. "Cela fait appel à des choses qui nous sont malheureusement aujourd'hui familières comme le terrorisme."  

Une performance d'actrice

Non seulement Rachida Brakni interprète à elle seule ces trois femmes, mais la mise en scène très sobre d’Arnaud Meunier la fait évoluer dans un dépouillement total, avec pour seul décor des murs gris percés de trois ouvertures.

Arnaud Meunier, metteur en scène de la pièce "Je crois en un seul dieu" aux côtés de la comédienne Rachida Brakni, lors d'une répétition  (La Comédie de Saint-Etienne / SONIA BARCET)

La comédienne a pour unique soutien la lumière et un accompagnement sonore très subtil. Rachida Brakni, captivante de bout en bout, bouleversante, passe d’un personnage à l’autre avec beaucoup de finesse. Le choix de la mise à nue renforce l’émotion des spectateurs. La comédienne apprécie ainsi de ressentir "l'écoute du public, qui est un partenaire de jeu". 

"Je crois en un seul dieu" : trois vérités jouées par la bouleversante Rachida Brakni - un reportage d'Anne Chépeau

La pièce Je crois en un seul dieu est à voir à la Comédie de Saint-Etienne jusqu’au 20 janvier. Elle sera jouée lors d'une tournée dans toute la France, jusqu'en mai, notamment à Tours du 25 au 28 janvier, à Lyon du 1er au 17 février, et à Paris, au théâtre du Rond-Point, à partir du 14 mars.

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