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"Il y a une forme d’appréhension quand on reçoit un prix littéraire"

Le prix Femina va être remis aujourd'hui. Paula Jacques l'avait reçu en 1991. Elle explique à francetvinfo en quoi cela a bouleversé sa vie d'ecrivaine.

Article rédigé par Catherine Fournier - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'écrivaine Paula Jacques à l'hôtel Lutetia, à Paris, le 6 mars 2011. (BALTEL / SIPA)

PRIX LITTERAIRES - Paula Jacques, 63 ans, a reçu le prix Femina en 1991 pour Déborah et les anges dissipés (Mercure de France), un roman sur la communauté juive d'Egypte. Animatrice de l’émission littéraire "Cosmopolitaine" sur France Inter et désormais membre du jury du Femina, dont le prix est remis lundi 5 novembre, elle explique à francetvinfo en quoi cela a bouleversé sa vie d'ecrivaine.

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Francetv info : Qu'avez-vous ressenti le jour où le Femina vous a été attribué ?

Paula Jacques :
Un bouleversement. Ce prix apporte de la reconnaissance et beaucoup de confiance en soi. On a un sentiment de loterie. On se dit "pourquoi moi ?". Cela tient du miracle. Pendant trois mois, j’ai été sur un petit nuage. J’ai voyagé aussi, en Grèce, en Allemagne…

Ce prix a-t-il eu un impact sur votre création littéraire ?

Evidemment, il y a une forme d’appréhension quand on reçoit un prix. On se demande,  "est-ce que je serai à la hauteur pour le prochain livre ?". Mais ça ne m’a pas bloquée dans mon travail, ça ne m’a fait que du bien. Le prix en lui-même, c’est une potion magique qui dure six mois. Sur le moment ça rassure, ça rend euphorique, mais après il ne reste rien. Uniquement l’écriture.

Et sur le plan matériel, quelles ont été les conséquences?

Cela ne m’a pas tirée de la misère car je gagnais déjà ma vie sur France Inter. Mais les conséquences financières sont tout de même importantes. J’ai pu acheter une petite maison à Paris. Avant le prix Femina, je vendais autour de 12-15 000 exemplaires. Déborah et les anges dissipés s’est écoulé à environ 200 000 exemplaires. Autre effet bénéfique : j’ai fait valoir auprès de ma hiérarchie qu’un prix Femina présentant une émission littéraire à 5h du matin, ce n’était pas très sérieux. Et mon émission a été reprogrammée à une heure plus décente.

 Tous les articles de notre série sur les prix littéraires sont à retrouver ici.

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