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Festival d’Avignon 2023 : "The Romeo" de Trajal Harrell divise la Cour d’honneur du Palais des Papes

Issu du voguing revival des années 2000, mouvement né dans les années 20, sous influence gay-latino et afro-américaine, Trajal Harrell fait un pas de côté avec « The Roméo », ballet qui n’a pas enthousiasmé le In d’Avignon.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"The Romeo" de Trajal Harrell dans la Cour d’honneur du Palais des papes d'Avignon le 18 juillet 2023. (CHRISTOPHE REYNAUD DE LAGE)

Jouant de la marche, de la procession et de mouvements ondulés, Trajal Harrell se distancie du Roméo et Juliette de Shakespeare et du ballet de Prokofiev. Il se focalise sur Romeo, comme l’indique son titre. Se départageant de l’intrigue, il n’a pas enthousiasmé le public au terme d’un spectacle inégal. Suite de tableaux chorégraphiques, elle occupe jusqu’au 20 juillet la Cour d’Honneur du Palais des papes d'Avignon.

Playlist

Dans la fraîcheur de la Cour d’Honneur à l’heure tardive, face à la somptueuse façade médiévale du Palais, sort une procession de silhouettes noires issue d’une architecture Renaissance. Anonymes par l’uniforme, les danseurs réintègrent l’édifice pour se changer et revêtir des costumes bigarrés, très identifiés et divers. Fidèle à lui-même, Trajal Harrell ne lésine pas sur le tissu, les danseurs se transformant d’atours d’une incroyable multiplicité sur tout le spectacle.

La première accroche vient de la musique. Une playlist, qui aligne des standards "gynopédiens" de Satie, ou Lakmé de Léo Delibes utilisé dans la B. O. de Diva de Jean-Jacques Beineix, tout comme une partition pour piano de Vladimir Costa pour le même film. De plus, un morceau au début du ballet est chuinté, ce qui ne convient pas vraiment avec une harmonie chorégraphique. Un répertoire funk domine, sans vraiment d’audaces.

Tableaux féériques

Les tableaux processionnels défilent comme autant de danses féeriques issues de toiles victoriennes, car permettant la représentation de la nudité sous le prétexte mythologique. Alliés à aux riches couleurs et extravagances des costumes ajourés, les pas et figures ondulatoires des danseurs et leurs courses, occupent avec ampleur et harmonie l’immense espace scénique de la Cour.

Quinze danseurs et danseuses, dont Trajal Harrell, exécutent un ballet qui joue de la répétition tout en se renouvelant. Le chorégraphe ne cherche pas à être narratif et l’on ne sent guère la rivalité entre Montaigu et Capulet. Si ce n’était la mort de Juliette, on se croirait ailleurs. L'identification de ce The Roméo dans la troupe n’est pas non-plus probant. Le travail de Trajal Harrell privilégie plus la forme, souvent belle, que le fond. Le public l’a fait entendre, des hués dominant les premiers applaudissements, qui parvinrent à se faire entendre, dans la pure tradition avignonnaise.

The Roméo
De Trajal Harrell, d'après "Roméo et Juliette" de William Shakespeare
Les 18, 19, 22, 23 juillet, 22h30
Cour d'honneur du Palais des papes
Place du Palais, 84000 Avignon
Tél : 04 90 14 14 14, tous les jours de 10h à 19h
Site officiel

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