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En Isère, le musée Champollion expose les dessins du voyage en Égypte du déchiffreur des hiéroglyphes

Dessinateur de talent, Salvatore Cherubini accompagna le père de l’égyptologie lors de son unique voyage en terre des Pharaons en 1828-1929. Le musée Champollion de Vif, installé dans sa maison, vient d’acquérir ses trois carnets de dessins désormais exposés au public. 

Article rédigé par Stéphane Hilarion
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Portrait de Champollion en Egypte en tenue orientale, par Salvatore Cherubini (1828-1929). (CAPTURE D'ÉCRAN FRANCE 3 / D. Bourget)

Six ans après avoir déchiffré les hiéroglyphes, Jean-François Champollion, alors conservateur en charge des collections égyptiennes au Musée du Louvre, réalise son rêve en organisant une mission scientifique pour aller vérifier que son système hiéroglyphique fonctionne bien. Expédition franco-toscane dirigée par Champollion et son collaborateur et ami, l’égyptologue Ippolito Rosellini. Dans l’équipe, le dessinateur Salvatore Cherubini (fils du compositeur Luigi Cherubini) chargé de reproduire fidèlement les hiéroglyphes.

C’est un véritable reportage dessiné en terre des Pharaons qu’il allait réaliser, laissant derrière lui des carnets. Trois carnets de dessins préemptés par le musée Champollion de Vif en Isère lors d’une vente aux enchères, et désormais exposés aux visiteurs.  

Carnets de Cherubini au Musée Champollion
Carnets de Cherubini au Musée Champollion Carnets de Cherubini au Musée Champollion (France 3 Alpes : J. Pain / D. Bourget / T. Huynh)

Des scènes de vie et un portrait de Champollion

Pour le musée Champollion qui fête son premier anniversaire, c’est un beau cadeau. Pour près de 24 000 euros, il a acquis par préemption exceptionnelle ces trésors. Les trois carnets à dessins de Salvatore Cherubini comprenant en tout 148 dessins et croquis, avec des dates et des lieux. Des paysages, des sites remarquables, des temples, des vues du Nil, mais aussi des scènes de la vie quotidienne et portraits, d’autochtones et de membres de l’expédition. Et le seul portrait attesté de l’égyptologue en Égypte. 

Trois carnets qui ont rejoint la section du musée dédiée à cette expédition scientifique de 1828-1929. Dix-neuf mois durant lesquels le déchiffreur des hiéroglyphes recueillera de nombreuses données et étudiera plusieurs monuments dont l’Obélisque de Louxor, devant lequel Champollion tombe en admiration. Alors quand en 1829, le vice-roi d'Egypte Méhémet-Ali décide de faire don à la France d’un des deux obélisques érigés à Alexandrie (l’autre devant revenir aux Anglais), Champollion arrive à le convaincre d’offrir au roi de France plutôt ceux du temple de Louxor, érigés sous le règne de Ramsès II, au 13e siècle avant J.-C.. L’obélisque sera érigé à Paris place de la Concorde le 25 octobre 1836, devant le roi et plus de 200 000 Parisiens mais sans Champollion, décédé en 1832 à seulement 41 ans.

Carnet de Cherubini exposé au musée Champollion de Vif. (CAPTURE D'ÉCRAN FRANCE 3 / D. Bourget)

Musée Champollion – Exposition permanente - 45 rue Champollion, 38450 Vif - Du mardi au dimanche, 10h-12h30 et 13h30-18h – Entrée gratuite mais réservation conseillée sur le site.  

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