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Yan England réalisateur de "1:54" : "Le harcèlement à l'école c'est l’omerta"

"1:54", le nouveau film du réalisateur québécois Yan England est présenté ce mercredi 15 mars sur les écrans français. Il traite avec réalisme de la violence scolaire subie par Tim, un lycéen du Canada. Dans le rôle-titre, on redécouvre Antoine Olivier Pilon, révélé dans "Mommy", de Xavier Dolan.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le réalisateur Yan England et le comédien  Antoine-Olivier Pilon sur le tournage du film "1:54"
 (Bertrand Calmeau)

Après le Canada, Yan England le réalisateur québécois est en France pour présenter son nouveau film. "1:54" raconte l'histoire d'un lycéen qui se trouve aspiré dans la spirale du harcèlement scolaire. Humiliations, moqueries, violences, Tim est devenu le souffre-douleur d'un petit groupe d'étudiants. Grand sportif, il se vide la tête en pratiquant la course à pied. Le film raconte le quotidien de nombreux jeunes d'aujourd'hui qui se taisent et s'isolent jusqu'à commettre l'irréparable, pour certains. 

Invité sur le plateau du Grand Soir 3, le réalisateur analyse les raisons et les risques d'une telle dérive. 

Le harcèlement touche tout le monde

Yan England a fait le tour du Canada pour présenter "1:54". Il est allé dans les lycées pour échanger avec les jeunes sur ce fléau. Au terme de ces rencontres, il constate que la persécution part souvent d'une blague puis s'instaure insidieusement dans le quotidien, sans raison apparente. "Le harcèlement peut toucher tout le monde, des grands, des petits, des sportifs, des intelligents", souligne le cinéaste. 
  ( Bertrand Calmeau)

La loi du silence

Le film de Yan England pointe une réalité bien plus fréquente que ce que l'on imagine et fait un constat amère sur les réseaux sociaux, censés rapprocher les gens, ils sont aussi facteur d'isolement voire de stigmatisation. "Le harcèlement c'est la loi du silence et les réseaux sociaux cultivent ce côté caché".
Antoine-Olivier Pilon, incarne Tim, le jeune homme victime de harcèlement 
 (Copyright Bertrand Calmeau)
Le réalisateur souligne également que les parents des victimes ignorent bien souvent les maltraitances faites à leur enfant. "La réalité du harcèlement c'est qu'on ne peut pas tout voir", analyse le cinéaste. Le jeune victime de violences scolaires a tendance à s'enfermer, à avoir honte ou peur des représailles. "Il y a des parents qui découvrent des choses et qui veulent ouvrir le dialogue, ça c'est la plus belle chose qui se passe avec '1:54'", conclut Yan England. 

"1:54" film canadien de Yan England - 01h46 - Sortie le 15 mars 2017

À 16 ans, Tim est un jeune homme timide, brillant, et doté d’un talent sportif naturel. Mais la pression qu’il subit le poussera jusque dans ses derniers retranchements, là où les limites humaines atteignent le point de non-retour.


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