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"Une jeunesse dorée" : Eva Ionesco filme ses années Palace

Après son auto-fiction et premier film, "My Little Princess" sur son enfance photographiée par sa mère Irena Ionesco, Eva Ionesco raconte dans "Une jeunesse dorée" l’adolescence des années 80 où elle croise l’âge d’or du Palace à Paris. Une évocation réaliste, avec paillettes, excès et un beau casting dominé par Isabelle Huppert et Melvil Poupaud.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Galatea Bellugi et Lukas Ionesco dans "Une jeunesse dorée" d'Eva Ionesco
 (Macassar Productions)

Partie carrée

Rose (Galatea Bellugi) sort d’un centre de redressement pour entrer en formation professionnelle. Elle fréquente Michel (Lukas Ionesco) qui l’introduit dans les nuits parisiennes avec comme centre névralgique Le Palace, la boîte star à Paris. Ils sortent avec Lucille (Isabelle Huppert) et Hubert (Melvil Poupaud) qui les accueillent dans leur magnifique propriété. Ce ne sont qu’allées et retours entre Le Palace, où les fêtes improbables se succèdent, et le domicile où d’autres jeux se jouent.
Partie carrée entre quatre personnages, tant au propre qu’au figuré, "Une jeunesse dorée" vaut par son sujet, une reconstitution des années 80 et du Palace impeccables, avec Isabelle Huppert et Melvil Poupaud à point. Eva Ionesco a choisi la débutante Galatea Bellugi (Rose) pour la ressemblance à son âge et Lukas Ionesco (Michel), son fils, pour le projeter dans la même époque. La première, hormis la ressemblance, pèche dans l’interprétation, quant au second, il n’est guère crédible en jeune génie de la peinture, surtout au regard de ce qu’il produit. C’est dans les seconds rôles que des pépites surgissent. Ailleurs aussi.
Galatea Bellugi, Isabelle Huppert, Lukas Ionesco, Melvil Poupaud dans "Une jeunesse dorée de Eva Ionesco
 (Macassar Productions)

Fin de partie

Les seconds rôles, issus de personnages réels comme Alain Pacadis (Hugo Dillon, délicieux), ou Fabrice Emaer, propriétaire du Palace (Benoît Soles) passent à merveille. Alain-Fabien Delon (Adrien) traduit quant à lui pleinement le cynisme insouciant des années Palace. Une jovialité sombre qui annonce les années Sida, comme les dernières flèches d’une "parenthèse enchantée".
Lukas Ionesco et Galatea Bellugi dans "Une jeunesse Dorée" d'Eva Ionesco
 ( Macassar Productions )
Le faste des soirées Palace scintille des déguisements délirants de l’époque, de strass et de glamour saupoudré de coke. "Une jeunesse dorée" aurait toutefois gagné à élaguer sa durée de près de deux heures, pour lui donner une dynamique appropriée. On pénètre cependant à son aise dans ce Palace revisité grâce à une mise en images exigeante, et l’interprétation d’Isabelle Huppert accompagnée de Melvil Poupaud, aux charmes grisants et vénéneux.
"Une jeunessse dorée" : l'affiche
 (KMBO)

LA FICHE

Drame de Eva Ionesco
Pays : (France) 
Avec :  Isabelle Huppert, Melvil Poupaud, Galatea Bellugi, Lukas Ionesco, Alain-Fabien Delon, Hugo Dilon
Durée : 1h52
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis : Une femme reçoit le colis qu’elle a envoyé quelques temps plus tôt à son mari incarcéré pour un crime qu’il n’a pas commis. Inquiète et profondément désemparée elle décide de lui rendre visite. Ainsi commence l’histoire d’un voyage, l'histoire d’une bataille absurde contre une forteresse impénétrable.

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