"The Ryan initiative" : Branagh adapte Tom Clancy avec fougue
De Kenneth Branagh (Etats-Unis), avec : Chris Pine, Kevin Costner, Keira Knightley, Kenneth Branagh - 1h45 - Sortie : 29 janvier 2014
Synopsis : Ancien Marine, Jack Ryan est un brillant analyste financier. Thomas Harper le recrute au sein de la CIA pour enquêter sur une organisation financière terroriste. Cachant la nature de cette première mission à sa fiancée, Jack Ryan part à Moscou pour rencontrer l’homme d’affaires qu’il soupçonne d’être à la tête du complot.Sur place, trahi et livré à lui-même, Ryan réalise qu’il ne peut plus faire confiance à personne. Pas même à ses proches.
Jack Ryan actualisé
Pour « The Ryan Initiative », Kenneth Branagh et ses scénaristes - quatre au total (!) - ont décidé de projeter le personnage de Jack Ryan (Chris Pine) à notre époque, tout en décrivant sa première mission, alors qu’elle se déroulait en pleine guerre froide dans le roman. L’action n’en est pas moins située en Russie et met Ryan, fraîchement intégré à la CIA, face à Viktor Cheverin (Kenneth Branagh), magnat d’une organisation financière terroriste, à deux doigts de couler les Etats-Unis.
On le constate, le « pitch » est dans la plus pure tradition, mis à la sauce post 11 septembre avec la préparation d’un double attentat, à l’explosif et financier, sur le territoire des Etats-Unis. Son développement est toutefois bien minuté, avec, pour le pimenter, le débarquement inopiné de la petite amie de Ryan (Keira Knightley) à Moscou. Un ingrédient qui n’est pas sans rappeler la série « Die Hard », où John McClane (Bruce Willis) se retrouve toujours avec dans ses pattes, sa femme, ses gosses ou un proche, en pleine mission. Le rôle est toutefois ici plus développé, comme véritable enjeu dramatique.
Ni gros bras, ni gadgets
Kenneth Branagh développe une mise en scène élégante, propre à l’univers feutré de l’espionnage – bâtiments et intérieurs high-tech, soirées de gala, costumes chics, limousines de luxe… Cet univers d’apparat est bien sûr contrebalancé par une violence barbare où se jouent autant le destin des nations que les égos. De ce point de vue, le personnage de Viktor Cheverin est bien cerné. Patriotique, il est aussi addict à l’alcool et aux femmes, ce qui n’arrange pas ses affaires, ni celles de ses supérieurs, tout comme ses rapports avec son fils, disparu en Afghanistan…
Branagh ne sur-développe pas son récit, conduit avec fougue. Il ouvre son film sur les origines pluridisciplinaires de Jack Ryan : diplômé en économie, puis marines, blessé en Afghanistan, enfin intégré à la CIA après une longue rééducation. Un pedigree atypique qui fait tout le sel du personnage ; ni gros bras, ni perclus de gadgets. Bond n’est toutefois jamais très loin, surtout dans la version Daniel Craig, mais Jack Ryan a sa propre carrure. Le leitmotiv patriotique demeure cependant un peu vieillot et lourdaud. Malgré cela, avec un beau casting à la clé, Kenneth Branagh signe un thriller de belle facture, aux scènes d’action enlevées, une bonne dose de suspense et une montée en puissance jusqu’au dénouement.
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