"The Lost City of Z", film magique d'aventures au cœur de l'Amazonie
Fusion
"The Lost City of Z" à tout du biopic. Il relate l’histoire vraie de l’explorateur britannique Percival Fawcett (1867-1925 ?), qui toute sa vie durant tenta de découvrir une mystérieuse cité perdue dans la jungle brésilienne, au cours de trois expéditions successives. Pourtant, le nouveau film de James Gray ne colle pas tout à fait aux critères du genre. Un souffle épique porte le film dans son évocation des expéditions risquées menées par l’explorateur, dans sa conviction en l’existence d'une cité perdue, dans le sacrifice de sa famille pour réaliser ses objectifs… Pourtant l’intime ne le quitte jamais. Son épouse, ses enfants l’habitent et ils sont habités par lui.Cette passion partagée par ses proches affranchit Percival Fawcett de toute culpabilité. Cette recherche de la cité mythique renvoie à celle de l’Eldorado par les conquistadors. Au-delà de l’or supposé s’y trouver, elle s’identifie à une révélation métaphysique qui bouleverserait les connaissances humaines. Mais une telle découverte, transcenderait également l’homme, Percival Fawcett. La quête archéologique, devient mystique et identitaire. Si elle s’entiche dans les sciences, les diatribes entre l’explorateur et les membres de la Société anglaise de Géographie le taxent de doux rêveur. Elles ne sont pas sans rappeler celles d’un Phileas Fogg ou d’un Impey Barbicane avec leurs pairs, sorties d’un roman de Jules Verne. Tous sont des idéalistes.
La carte et le territoire
"The Lost City of Z" suit l’adage du titre de l’ouvrage d’Alfred Korzybski, "Une carte n’est pas le territoire". Parti pour cartographier la frontière entre la Bolivie et le Brésil, Percival Fawcett revient avec l’obsession d’avoir découvert les vestiges d’une civilisation disparue. "Rêver. Chercher l’inconnu. Voir, car la beauté se suffit à elle-même. Il faut vouloir saisir plus qu’on ne peut atteindre. Sinon à quoi le ciel serait bon ? ", écrit l’explorateur à sa femme. De sa première expédition, Percival Fawcett revient transfiguré. Son destin est scellé : sa quête n’aura pas de fin, puisqu’il disparaîtra à l’issue de son ultime voyage, mené avec son fils, sans que l’on en retrouve trace. Un intertitre à l’issue du film apprend que des vestiges pouvant correspondre à la cité perdue de l’aventurier, ont été récemment découverts…
Un film retraçant une exploration de l’Amazonie ne peut que renvoyer à "Aguirre, la colère de Dieu" (1975) de Werner Herzog, qui reconstitue une expédition de conquistadors à la recherche de l’Eldorado, et à "Fitzcaraldo" (1982) du même Herzog, où un magnat tente de construire le plus grand opéra du monde au milieu de la jungle amazonienne. Des images de James Gray évoquent explicitement les deux films. Tous se recoupent dans un idéal fantasmé qui se matérialise dans une quête, aux frontières des sciences et des arts. Mais aussi du pouvoir et de la gloire. James Gray la double d’un idéal familial, où chaque membre participe d’une même vision, créatrice et révolutionnaire.
LA FICHE
Aventure de James Gray (Etats-Unis) - Avec : Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland, Edward Ashley, Ian McDiarmid - Durée : 2h20 - Sortie: 15 mars 2017
Synopsis : L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.