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"Suicide Squad", ou les supers vilains à la rescousse

Franchise de DC Comics, concurrent de Marvel, avec les personnages emblématiques que sont Superman et Batman, "Suicide Squad" est née en 1959, puis relevée de ses cendres en 1984, pour renaître sous la forme actuelle en 2011. Rassemblement de la lie de mutants aux supers pouvoirs par la CIA, l’équipe incarne des anti-héros au croisement d’une quête de rédemption et d’obsessions maléfiques.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Adewale Akinnuoye-Agbaje, Jai Courtney, Joel Kinnaman, Karen Fukuhara, Margot Robbie dans "Suicide Squad" de  David Ayer
 (Warner Bros. Entertainment Inc., Ratpac-Dune Entertainment LLC and Ratpac Entertainment, LLC)

La mascotte du régiment

L’adaptation pour le grand écran signée David Ayer, scénariste et réalisateur, a été vilipendée par la critique américaine. C’est sans doute la raison pour laquelle aucune projection de presse ne fut organisée en France. Il faut dire que "Batman V Superman" il y a quelques mois avait été également éreinté, ce qui n’a pas empêché le film de Zack Snyder d’être un gros succès public. Le réalisateur de "The Watchmen", "Sucker Punch" ou de "300" est d’ailleurs à la production de "Suicide Squad". Le film se veut irrévérencieux envers les canons des blockbusters de supers héros. Il n’y réussit pas tout à fait.

La nouvelle de la mort de Superman en ouverture va dans ce sens, mais elle est traitée un peu par-dessus la jambe. Le sujet avait fait l’objet d’une série DC en 1992-93. Mais le film donne ainsi le ton. La suite sera ensuite plutôt fidèle aux arcanes du genre, avec supers pouvoirs et grosses bastons à la clé. L’équipe de "Suicide Squad" est plutôt exotique, avec en tête d’affiche Harley Quin (Margot Robbie), sexy et sarcastique en diable ; elle est comme la mascotte du régiment. Mais ceux qui l’entourent ne brillent guère, comme Will Smith en Deadshot, et surtout un décevant Jared Leto sous le rictus du Jocker. Cara Delevingne (que l’on verra bientôt en Laureline dans le "Valérian" de Luc Besson) campe par contre une bien convaincante sorcière millénaire, Enchantress.

Cara Delevingne dans "Suicide Squad" de David Ayer
 (Warner Bros.)

Subversion main stream

Un peu de subversion se fait jour, avec le plan fomenté par l’implacable Amanda Waller (Viola Davis) qui n’hésite pas à éliminer son staff de la CIA pour se couvrir.  Comme c’est déjà le cas dans d’autres blockbusters, l’ennemi agit aussi de l’intérieur. Du moins ceux qui sont censés nous protéger ne sont pas blancs bleus. Mais les enjeux sont ailleurs, ceux d’une lutte manichéenne, même si le bien est perverti et le mal, tenté par la respectabilité. La fin, sans la dévoiler, verra d’ailleurs la sacro-sainte famille américaine réunie. La subversion a ses limites…

David Ayer ne fait ni moins bien ni mieux que ses prédécesseurs, avec une mise en scène répondant aux lois du genre, même si les protagonistes sont décalés par rapport aux habitudes. Au passage, rien ne sert d’aller voir "Suicide Squad" en relief, le film étant gonflé par numérisation. L’opus reste distrayant, mais dans les limites du spectacle "main stream". Pas de quoi canarder à boulets rouges dessus ni de se tirer une balle dans la tête. 

"Suicide Squad" : l'affiche américaine
 (Warner Bros.)

LA FICHE

Fantastique de David Ayer (Etats-Unis) - Avec :  Margot Robbie, Will Smith, Jared Leto, Cara Delevingne, Jai Courtney, Joel Kinnaman, Viola Davis, Adewale Akinnuoye-Agbaje  - Durée : 2h10 - Sortie: 3 août 2016

Synopsis : Face à une menace aussi énigmatique qu'invincible, l'agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu'au moment où ils comprennent qu'ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?

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