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"La Danseuse" : Soko, bluffante, éclipse Lily-Rose Depp

Pour son premier film, dévoilé au printemps dernier à Cannes dans la section "Un Certain Regard", Stéphanie di Giusto retrace le destin de Loïe Fuller, qui, avec sa "danse serpentine" enflamma Paris à la fin du 19e siècle. Un film ambitieux, doté d'un casting excitant (Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry ou Lily Rose Depp), mais inégal.
Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Soko dans "La Danseuse"
 (Shanna Besson / Wild Bunch Distribution)

C'est LE film que guettait la presse people cette année à Cannes, et pour une seule raison : la présence de la charmante Lily Rose Depp, accessoirement fille de Vanessa Paradis (membre du jury 2016) et de Johnny Depp. Une attente qui se révèle plutôt décevante. Si la jeune mannequin et comédienne de 16 ans prend parfaitement la lumière et ne manque pas de grâce, son interprétation d'une Isadora Duncan séductrice sans scrupule ne mérite pas à elle seule le déplacement. La performance de Soko est, en revanche, bluffante.


L'histoire est bâtie autour de Loïe Fuller, femme de caractère, danseuse à en mourir. Elle ne dispose, a priori, d'aucune des qualités "naturelles" requises pour devenir une grande danseuse. Sauf une : une volonté à toute épreuve. L'Amérique lui refuse la scène ? Peu importe, la voilà dans un Transatlantique, partie conquérir les Folies Bergères et bientôt l'Opéra de Paris, avec cette chrorégraphie qui conjugue le geste, le tissus et les lourds bâtons qui le supportent. Cette danse est une souffrance, Loïe Fulmler s'use prématurément le corps, s'abîme les yeux avec les projecteurs trop puissants qui subliment ses mouvements.
  (VILLARD/NIVIERE/SIPA)

Soko s'implique totalement dans ce rôle qui lui va comme un gant. Autour d'elle, Louis (Gaspard Ulliel) est un mécène-amoureux toxicomane attachant et Gabrielle (Mélanie Thierry), la voix de la raison qui la ramène à l'essentiel. Puis Isadora Duncan entre dans le jeu et le dérègle, prenant le cœur et la lumière de Loïe. Mais avouons-le, on a un peu de mal à croire à cette entreprise de séduction massive menée par la mythique Isadora.

Le film ne manque ni de soin ni d'enthousiasme, mais de muscle et d'aspérités. L'ensemble se révèle un peu lisse, avec des scènes de danse parfois trop longues. Rien de déshonorant pour ce premier film un peu trop propre sur lui, même si l'histoire échevelée de cet esprit libre, battante jusqu'au-boutiste aurait mérité davantage de folie dans sa réalisation.

Reportage : N. Hayter / N. Berthier / R. Torregrosa / C. Beauvalet

La fiche

Drame français de Stéphanie Di Giusto - Avec Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp et François Damiens - Durée : 2h00 - Sortie : 28 septembre 2016 Film présenté dans la section "Un Certain Regard" au Festival de Cannes 2016
Synopsis : Rien ne destine Loïe Fuller, originaire du grand ouest américain, à devenir une icône de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Même si elle doit se briser le dos et se brûler les yeux avec ses éclairages, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter sa chute.

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