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Julia Ducournau réalisatrice de "Grave" : "Déranger les spectateurs c'est respecter leur liberté"

"Grave", le premier long-métrage de Julia Ducournau, sort sur les écrans aujourd'hui. Parce qu'il traite du cannibalisme, il fait déjà beaucoup parler. La réalisatrice explique sa démarche dans une interview accordée à Jacques Perrotte de France 3 Caen.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Julia Ducournau
 (France 3 / Culturebox)

Grave c'est un un tsunami dans ma vie, quelque chose que je n'avais pas anticipé.

Pour son premier long-métrage, Julia Ducournau a déjà reçu les honneurs. "Grave" a été primé au festival de Gerardmer et à Cannes. C'est un film assez atypique dans la production française puisqu' il y est question de cannibalisme.

Synopsis :
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.

De ce fait, on cherche à en savoir plus sur la jeune réalisatrice. Elle a expliqué sa démarche à Jacques Perrotte. "L'affiche, elle a l'ambiguité du film. J'aime beaucoup l'idée de travailler sur la métamorphose. Et la métamorphose c'est celle de mes personnages"

Reportage : J. Perrotte / B. Goulet / S. Daniel / J. Guillaud / J. Minfir / E. Ruchmann / A. Ricordeau

Spectatrice active

"J'aime beaucoup les films qui m'amènent d'une émotion à l'autre sans que je la vois venir. Des films où on se demande constamment : qu'est ce qu'on est en train de regarder ? En tant que spectatrice ça me rend très active c'est ce que j'essaie de reproduire dans ce film là."
 

"Ma démarche c'est de m'adresser au corps des spectateurs avant de m'adresser à leur esprit. Cela peut aller du rire nerveux au fait de se tortiller sur son siège. C'est le corps qui devient autonome et à partir du moment où notre corps nous échappe, c'est là que notre esprit peut prendre le relais et se dire : mais pourquoi mon corps a réagi comme ça alors que moi-même je ne m'y attendais pas. C'est là que l'on commence à se poser des questions sur soi-même et à son rapport à l'image.


Julia Ducournau est formelle, pour elle, on ne peut pas faire de bon film en cherchant à plaire à tout le monde. La réalisatrice a pleinement conscience que son film va en déranger plus d'un : "Il faut avoir du respect pour le spectateur, ça veut dire reconnaître sa liberté devant le film. mais encore une fois , qu'on soit dérangé par le film, qu'on n'aille pas au bout, pour moi c'est aussi une bonne chose, ça montre que l'on a eu une réaction, au moins on est actif".
 

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