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"Inside Llewin Davies", les frères Coen font le job

Régulièrement à Cannes depuis 1991 avec "Barton Fink" qui remporta la Palme d’or, les frères Coen ont raflé le Prix de la mise en scène avec "Fargo" (1996), puis avec "The Barber" (2001). Ils ont montré sur la Croisette bien d'autres films : "Le Grand saut", film d'ouverture en 1994, "O' Brother" en 2000, "No Country for old men" en 2007 et étaient de retour avec "Inside Llewyn Davis" cette année.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Oscar Isaac dans "Inside Llewyn Davis"
 (StudioCanal)
De Ethan Coen et Joel Coen (Etats-Unis), avec : Oscar IsaacJustin Timberlake,  Jeanine SerrallesCarey Mulligan, Frank Ridley - 1h45 - Sortie : 6 novembre 2013

Synopsis : une semaine de la vie d'un jeune chanteur de folk dans l'univers musical de Greenwich Village en 1961. Llewyn Davis est à la croisée des chemins. Alors qu'un hiver rigoureux sévit sur New York, le jeune homme, sa guitare à la main, lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu'il se crée lui-même. Il ne survit que grâce à l'aide que lui apportent des amis ou des inconnus, en acceptant n'importe quel petit boulot. Des cafés du Village à un club désert de Chicago, ses mésaventures le conduisent jusqu'à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, avant de retourner là d'où il vient.
Le Village
Après 6 ans d'absence, c'est le grand retour des frères Coen, avec "Inside Llewyn Davis
" qui se déroule pour la première fois à New York, où ils habitent, une ville qu’ils n’avaient jamais filmée. Ethan et Joel Coen ont présenté huit de leurs films au Festival de Cannes, et deux segments de films choraux. C'est dire si on les attend toujours au tournant.

"Inside Llewyn Davis" se déroule à Greenwich Village, à New York, dans les années 60, et s'inspire de l'autobiographie du chanteur folk Dave van Ronk, inspirateur de Bob Dylan. Des bars du Village à Chicago, jusqu'à une audition désastreuse, "Inside LLewyn Davis" évoque une vie de bohème aujourd'hui révolue et nostalgique. Mais on peut compter sur les deux frères les plus célèbres du cinéma pour ne pas sombrer dans une évocation tristounette, bien au contraire.
Oscar isaac et Justin Timberlake dans "Inside Llewyn Davis" de  Ethan Coen et  Joel Coen 
 (StudioCanal )
Rires atones
L’époque et le contexte n’étaient pas à la déprime, même si pour tous ces artistes du Village la plage n’était pas sous les pavés, le logement demeurant précaire et les repas à la diète. Dave van Ronk, alias LLewyn Davis, connaît toutes ces galères, objet de la première partie du film. Le personnage apparait comme sujet prétexte à cette évocation plus large, surtout nourrie de rapports conflictuels entre les protagonistes, avec comme dénominateur commun l’opportunisme, voire l’incrustation chez quelques nantis - d’autre part sympathiques – pour se forger une image « hip ». Tout comme est posée la question de la place du folk singer au sein de la communauté, en rivalité avec les jazzmen préférés par la beat generation, dont le porte-parole dans le film est incarné par l’incontournable John Goodman, irrésistible et habitué des Coen.

Si l’ambiance est nourrie de l’humour toujours très juste des deux cinéastes, l’image, elle, est tout le long du film d’une lumière atone, d’un gris coloré plombant. Le rire éclate dans plus d'une scène, grace aux personnages cocasses, aux dialogues, ou au fil rouge que constitue la course au chat. Mais pourquoi introduire la silhouette et la voix de Dylan dans un flash-back qui renvoie au début du film ? Construction bancale, donc. Au bout du compte, les frères Coen nous servent un film agréable, mais quelque peu à minima. Reconnaissons qu’ils ont placé la barre si haut que l’on attend d’eux toujours plus. Cette fois la surprise manque.

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