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"Factory", braquage à la russe

Sacrifiés par l’oligarque qui possédait leur usine, des ouvriers se rebellent en tentant de le kidnapper. Derrière le thriller, une critique au vitriol du capitalisme à la mode russe.

Article rédigé par Pierre-Yves Grenu
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
"Factory", thriller et critique au vitriol contre le capitalisme sauvage à la mode russe (Bac Films)

La Russie de Yuri Bykov est sombre. Usines à bout de souffle, nababs sans scrupules, ouvriers sans illusions. Ce décor spectaculairement sinistre – à l’image et dans les têtes – se prête bien à un thriller aux dimensions sociales. Factory sort dans les salles ce mercredi 24 juillet. 

Sacrifiés par l’un de ces oligarques qui ont construit leur fortune sur les décombres de l’outil de production russe à la chute du communisme, des ouvriers se rebellent. Le carnet de commandes est vide, leur usine va fermer et le patron, cette fois encore, va se faire beaucoup d’argent sur leur dos.

Emmené par une forte tête, ancien des forces spéciales, un petit groupe entre en rébellion. Plutôt qu’une grève et une occupation de l’usine, il décide de taper plus fort : kidnapper le propriétaire dans l'espoir d'une rançon. 

Portés par l’énergie du désespoir, les apprentis braqueurs pêchent par naïveté. Face aux barbouzes mobilisées pour sauver le milliardaire, vite rejointes par la police, ils ne pèsent pas lourd.... et finissent par changer de stratégie : ils renoncent au magot, gardent leur otage et décident de médiatiser l’affaire. C’est une autre aventure qui démarre.  

 

Ce film de braquage bien ficelé se singularise par sa dimension politique et sociale. Si la critique du capitalisme sauvage à la russe est sévère, elle ne s’encombre pas de subtilités. Sympathique, l’accroche est tout de même très manichéenne. Les bons ouvriers, pieds nickelés du crime, au bout du rouleau face au cynisme d’un patron dépeceur. 

Une fois le canevas installé, avec les (rares) gentils et les (nombreux) méchants, l’histoire s’étire lentement, en manque d’action et de rebondissements. On appréciera tout de même le soin porté à la réalisation, en particulier le joli coup de caméra de Yuri Bykov, inspiré par la noirceur des lieux.

Dans "Factory", des ouvriers découvrent la vente frauduleuse de leur aciérie par un oligarque  (Bac Films)

La fiche

Genre : Thriller
Réalisateur : Yuri Bykov
Acteurs : Denis Shvedov, Vladislas Abashin et Andrey Smolyakov

Pays : Russie
Durée : 1h49
Sortie : 24 juillet 2019
Distributeur : Bac Films
Synopsis :  Réagissant à la vente frauduleuse de leur usine, plusieurs ouvriers décident d’enlever l’oligarque propriétaire des lieux. Ils sont menés par “Le Gris”, un ancien des forces armées. L’enlèvement tourne à la prise d’otage, et, rapidement, la garde personnelle du patron encercle les lieux.

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