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"Assassin's Creed", un plateau de stars à l'étroit dans un jeu vidéo

Initié par Ubisoft, société française de jeux vidéo, "Assassin’s Creed" adapte au cinéma la licence éponyme qui connaît un succès foudroyant à travers le monde. Confié au réalisateur australien Justin Kurzel, celui-ci s’est fait remarquer avec "Les Crimes de Snowtown" et "Macbeth", vu à Cannes cette année.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marion Cotillard et Jeremy Irons dans "Assassin's Creed" de  Justin Kurzel
 (2016 Twentieth Century Fox)

Avantage à la technique

Il fut un temps, où les jeux vidéo étaient adaptés des films. La tendance s’est inversée avec leur succès, le chiffre d’affaires mondial de l’informatique ludique dépassant désormais celui du cinéma. Si les premières adaptations étaient décevantes ("Super Mario", "Mortal Combat"), le niveau ne s’est guère élevé depuis, ce qui n’empêche pas ces films de cartonner au box-office. "Warcraft" demeure une rare réussite dans le domaine. Très attendu, "Assassin’s Creed", très ambitieux, avec un casting prestigieux, est pourtant comparativement décevant.

Le film semble tourné par un technicien passé à la réalisation, comme c’est souvent le cas pour les blockbusters (cf "Rogue One"). Ce n’est pas le cas de Justin Kurzel dont la personnalité transparait dans "Les Crimes de Snowtown" (2011) et son "Macbeth". Il reprend dans "Assassin’s Creed" ses deux comédiens principaux, Michael Fassbender et Marion Cotillard, ce qui était de bon augure, surtout accompagnés de Jeremy Irons, Charlotte Rampling et Brendan Gleeson.

Trop de jeu tue le jeu

Mais l’interprétation des acteurs est très en-deçà de ce que l’on pouvait espérer d’une telle pléiade, d’autant que Fassbender est coproducteur. On n’attend pas forcément des performances exceptionnelles dans le cadre d’un film d’action, mais ici tous semblent se reposer sur leur seul charisme physique. Si les scénarios des jeux vidéo influencent désormais fortement ceux des films, celui d’"Assassin’s Creed" est trop attendu. Avec son héros aux multiples vies, son intrigue qui se complexifie par paliers - comme des niveaux de jeu, et une interminable scène de poursuite sur des corniches directement sortie d’une console.

Michael Fassbender et Ariane Labed dans "Assassin's Creed" de Justin Kurzel
 (20th Century Fox)

Le conflit entre la secte des Assassins et les Templier, au cœur du film, est une bonne idée de scénario, mais l’intervention de Torquemada est anachronique de deux siècles. Le visuel est réussi, à la hauteur de sa source - un des plus beaux jeux sur le marché - mais l’image est froide, et lorgne du côté d’un Ridley Scott dans ses contre-jours systématiques, ses dominantes ocres et ors ("Blade Runner"), ou bleues glacées ("Prometheus"). "Assassin’s Creed", malgré de beaux atouts, ne remplit pas complètement son contrat. Le deuxième opus, déjà en route, saura peut-être rattraper le coup, mais Justin Kurzel a déjà déclaré forfait.
 

"Assassin's Creed" : une des affiches françaises
 (20th Century Fox)
Reportage France 3 : S. Gorny / L. Linot / L. Crouzillac / A. Da Silva

LA FICHE

Fantasy de Justin Kurzel (Etats-Unis/France), Avec : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons, Brendan Gleeson, Charlotte Rampling, Michael K. Williams, Denis Ménochet, Ariane Labed - Durée : 1h56 - Sortie : 21 décembre 2016
Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis : Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle.  Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers.

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