"Amelia's Children", un rare film fantastique portugais, classique, beau et dérangeant

Si l’on a peu de nouvelles du cinéma portugais, ce film de possession démoniaque renoue avec le fantastique des années 1970 avec bonheur.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Brigette Lundy-Paine dans "Amelia's Children" de Gabriel Abrantes (2024). (2023 ARTIFICIAL HUMORS)

Le Portugal n’est pas l’Espagne, mais Madrid a connu un âge d’or du cinéma fantastique dans les années 1970, auquel fait penser le film de Gabriel Abrantes Amelia’s Children qui sort mercredi 31 janvier. Avec pour sujet la possession démoniaque, une demeure hantée et un bel incube (démon masculin), Amelia's Children honore son pacte.

Orphelin, Edward découvre adulte qu’il a un frère jumeau et une mère jusqu’alors inconnue. Il part avec sa petite amie Ryley pour leur grande demeure perdue au milieu des bois. Mais une fois accueillis, leurs hôtes, la famille d’Edward se révèle menaçante. Porteuse d’un lourd secret, ses visées ciblent Riley, alors que la maison se fait angoissante, habitée de forces occultes, bientôt incarnées.

Amelia's Children revisite le thème satanique dans la continuité de Rosemary’s Baby (1967), de L’Exorciste (1973) et de La Malédiction (1976). Extrêmement soigné dans sa facture, le film fait de la belle ouvrage, dans la lignée des meilleures productions de ces années fastes. Il mêle habilement satanisme et maison hantée, créant des ambiances et atmosphères aux lumières ténébreuses, pour verser plus il progresse dans le monstrueux et le gore.

Cahier des charges

Âmes sensibles s’abstenir donc. Après une comédie dramatique (Diamentino), Gabriel Abrantes jongle habilement avec les codes du fantastique. Il assume sa facture classique, mais glisse le thème de l’inceste ou celui de la chirurgie plastique, et suggère en sous texte un état du monde sous tension. On disait la même chose de La Malédiction de Richard Donner en 1976, à propos du Watergate.

Amelia’s Children répond à ce qu’attend l’amateur de fantastique, en restant dans une tradition, sans se prendre trop au sérieux. Il joue ainsi d’un humour qui teinte le film d’une tonalité à part. Respectueux d’une progression tout en suspense et tensions pour introduire le surnaturel, puis le film de monstre pour finir dans le gore. Passant en revue trois tendances du cinéma fantastique dans un seul film, on reconnaît dans Amelia’s Children la patte d’un amateur du genre.

L'affiche de "Amelia's Children" de Gabriel Abrantes (2024). (LE PACTE)

La fiche

Genre : Fantastique
Réalisateur : Gabriel Abrantes
Acteurs : Brigette Lundy-Paine, Carloto Cotta, Anabela Moreira
Pays : Portugal
Durée : 1h31
Sortie : 31 janvier 2023
Distributeur : Le Pacte

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis : Orphelin depuis sa naissance, Edward découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connaît pas. Avec sa petite amie Ryley, il part les rencontrer dans leur magnifique demeure isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses : la famille d’Edward cache un monstrueux secret. Leur visite va tourner au cauchemar…

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