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Quand des acteurs et des réalisateurs appellent au boycott de leur film

Une partie de l'équipe de "Dying of the Light" critique les méthodes de la production lors du montage. Un appel au boycott qui en rappelle d'autres.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'acteur Nicolas Cage participe au tournage du film "Dying of the Light", le 4 mars 2014, au Royal Pines Resort Gold Coast, à Benowa (Australie). (JONO SEARLE/NEWSPIX/REX/SIPA)

Ils ont travaillé sur le film pendant des mois, voire des années, avant d'appeler à son boycott. En désaccord avec la production, les principaux membres de l'équipe du thriller Dying of the Light ont dénoncé, jeudi 16 octobre, dans un message Facebook, les conditions de montage du film. Ils ont entamé une campagne de promotion négative, qui rappelle d'autres exemples d'appel au boycott.

N'y allez pas, à cause du montage

La sortie américaine de Dying of the Light n'est prévue qu'en décembre, mais la production a déjà du souci à se faire. Le réalisateur Paul Schrader, le producteur exécutif Nicolas Winding Refn et les acteurs principaux Nicolas Cage et Anton Yelchin ont posé pour une affiche parodique du film, en signe de protestation.

 

"Nous avons perdu la bataille, explique Paul Schrader dans son message. Le film Dying of the Light, que j'ai écrit et réalisé, m'a été retiré et a été remonté, resonorisé et remixé sans moi." A défaut de pouvoir exprimer publiquement leurs critiques, en raison d'une clause de non-dénigrement dans leur contrat, les quatre hommes ont choisi de revêtir des tee-shirts rappelant le texte de cette clause.

N'y allez pas, à cause de la violence

Mauvais timing. Moins d'un mois après la fin du tournage du film Kick-Ass 2, un adolescent tue 26 personnes, le 14 décembre 2012, lors d'une fusillade dans une école primaire à Newtown (Etats-Unis). Six mois plus tard, l'acteur Jim Carrey, qui joue un super-héros costumé et violent, refuse d'assurer la promotion du film, interdit au moins de 12 ans. "Je n'ai pas honte [du film], mais les événements récents ont changé des choses dans mon cœur, explique-t-il, cité par CultureboxEn toute conscience, je ne peux tolérer ce niveau de violence."

N'y allez pas, à cause des polémiques

"Selon moi, ce film ne devrait pas sortir." A deux semaines de l'arrivée en salles de La Vie d'Adèle, en septembre 2013, le réalisateur Abdellatif Kechiche estime que son œuvre "a été trop salie" pour être projetée au cinéma. Le film est alors au cœur d'une polémique au sujet des méthodes de tournage de Kechiche initiée par des techniciens et les actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Cette dernière "ne mesure pas les conséquences désastreuses de ses propos, qui vont empêcher les spectateurs d'entrer dans la salle avec un cœur vierge et un regard bienveillant", estime le réalisateur.

N'y allez pas... enfin si

En 2003, l'acteur et animateur Laurent Baffie réalise son premier film, Les clefs de bagnoleA l'image du scénario, l'affiche mise sur le second degré, barrée de la mention "N'y allez pas, c'est une merde". "Mon film n'est pas un film de merde. Pour comprendre ça, il faut avoir vu le film, explique alors le réalisateur au site Allociné. Plus sérieusement, le titre, c'est un luxe que je peux me permettre, car je le produis moi-même." Le film a fait un flop, avec seulement 200 000 spectateurs au box-office.

Affiche du film "Les clefs de bagnole" (2003). (REZO FILMS)
 

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