"Police partout, images nulle part" : des cinéastes s'opposent au projet de loi qui veut limiter la diffusion d'images de police
Avec la SRF (société des réalisateurs de films), des cinéastes comme Bertrand Tavernier, Jacques Audiard, Raymond Depardon ou Ken Loach demandent aux députés de ne pas voter ces dispositions du texte sur la "Sécurité globale" qui doit être débattu à partir du 17 novembre.
La société des réalisateurs de films (SRF) et des personnalités du cinéma ont dénoncé jeudi 12 novembre la proposition de loi de la majorité visant à pénaliser l'usage "malveillant" d'images de la police, y voyant une "censure pure et simple".
Dans une tribune publiée par Libération les signataires, dont des cinéastes comme Bertrand Tavernier, Jacques Audiard, Raymond Depardon ou Ken Loach, demandent aux députés de ne pas voter ces dispositions du texte sur la "Sécurité globale", porté par deux parlementaires LREM et qui doit être débattu à partir du 17 novembre.
Les syndicats de journalistes ont déjà dénoncé ce projet, y voyant une atteinte à la liberté de la presse, et le Défenseur des droits a estimé qu'il faisait peser des "risques considérables" pour les droits fondamentaux. Il est au contraire défendu par les organisations syndicales policières.
"Censure pure et simple"
"Pour nombre de cinéastes, cette loi constituerait une censure pure et simple. Un film tel que le récent Un pays qui se tient sage de David Dufresne (co-signataire de la tribune, ndlr) ne pourrait voir le jour, la majorité des sources d'images qu'il utilise tombant sous le coup de la loi", s'inquiètent les signataires, dont 800 "professionnels du cinéma et de l'image".
Sorti fin septembre, ce film sur les violences policières s'appuyait sur de nombreuses images filmées au portable lors des manifestations de Gilets jaunes. "Cette loi (...) préfigure une société gouvernée par la peur", poursuivent-ils : "Ne votez pas pour une loi qui rendrait les contre-pouvoirs aveugles, ils sont les garants de notre démocratie", concluent-ils à l'adresse des députés.
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