Militant de la cause animale, Joaquin Phoenix a produit "Gunda", un documentaire pro-vegan
L'acteur qui a ému le monde entier dans le rôle du "Joker" est aussi un militant vegan. En produisant le documentaire "Gunda" qui suit une truie et ses petits promis à l'abattoir, Joaquin Phoenix espère convaincre les spectateurs de devenir végétariens.
Souvenez-vous, c'était en février 2020, lors de la cérémonie des Oscars. L'acteur américain Joaquin Phoenix avait prononcé un vibrant plaidoyer en faveur des animaux en recevant son Oscar pour son rôle magistral dans Joker.
Des sanglots dans la voix, l'acteur, végan de longue date, avait bouleversé Hollywood en dénonçant comment les humains s'autorisaient à inséminer artificiellement une vache... "Quand elle met au monde son bébé nous le lui volons malgrés ses cris d'angoisse sans équivoque. Et on prend son lait, qui devait être pour son veau, et on le met dans notre café et dans nos céréales", avait-il déclaré.
Joaquin Phoenix produit Gunda, un doc sur une truie et ses petits
Comprenant la concordance avec les idées du réalisateur russe Victor Kossakovsky, lui aussi vegan convaincu, des proches de ce dernier avaient organisé peu après pour l'acteur une projection du documentaire Gunda, qui suit une truie norvégienne et ses petits porcelets, promis à terminer en chair à saucisses.
Joaquin Phoenix se souvient à quel point il avait été "ému" par cette projection, une "expérience sans précédent". L'acteur avait aussitôt appelé Kossakovsky pour lui lancer: "Enfin, quelqu'un l'a fait, quelqu'un a montré les animaux tels qu'ils sont". Depuis, Joaquin Phoenix est devenu le producteur exécutif du documentaire, offrant une visibilité et une caution inespérée à ces images.
Un documentaire sobre mais saisissant
Profession de foi végétarienne, Gunda cherche à convaincre le public de renoncer purement et simplement à manger de la viande. Mais il le fait sobrement. Ce documentaire saisissant tourné en noir et blanc est totalement dépourvu de commentaires, de dialogues et de scénario. Afin d'éviter toute polémique ou accusation de manipulation, le réalisateur russe s'est également abstenu de bande son, pour mettre les animaux au coeur de son film.
"Si je mets une musique semblable à celle de La Liste de Schindler, car le sujet est en réalité similaire, le monde entier va pleurer", explique Victor Kossakovsky. "J'ai dit non, non, pas de voix off, pas de message, pas de musique, rien qui fasse pression" sur le spectateur. "Regardez et décidez par vous-mêmes", raconte le réalisateur, végétarien depuis l'enfance et devenu totalement vegan durant le tournage de Gunda.
Ce choix de réalisation s'avère particulièrement fort à la fin du film, lorsque la caméra suit la truie dans la cour de la ferme, de plus en plus paniquée au sujet du sort de ses petits. Le réalisateur se dit encore hanté par le regard désespéré de l'animal, qu'il a choisi comme vedette de son film quelques instants après l'avoir vu.
Gunda, "ma Mery Streep à moi", explique le réalisateur
"Elle était ma Meryl Streep à moi... une actrice incroyablement spéciale qui peut faire passer l'émotion sans même parler", estime-t-il. "On s'attendait à chercher pendant quatre, six mois. Mais le premier animal que nous avons rencontré a été Gunda. C'était clair qu'elle me parlait".
Gunda est sorti vendredi via des "cinémas virtuels" de New York et Los Angeles et devrait arriver dans les salles l'an prochain. Rassurez-vous, la truie Gunda, désormais célèbre, n'a pas fini chez le charcutier. Le propriétaire de la ferme a décidé qu'elle vivrait en paix jusqu'à la fin de ses jours, assure Victor Kossakovsky.
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