Cet article date de plus de dix ans.
La plus ancienne cinémathèque de France menacée de fermeture
Créée en 1926, la Cinémathèque Robert Lynen, vouée à l’apprentissage de l’image à destination des enfants - située dans le XVIIe arrondissement de Paris -, est menacée de fermeture en raison de sa vétusté, alors que ses activités sont décentralisées depuis plusieurs années hors de ses murs et dans les écoles. Une pétition est donc lancée pour sa sauvegarde.
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Cinémathèque en péril
La Scam (Société civile des auteurs multimédia) s’est emparée du dossier et a écrit aux candidats à la mairie de Paris pour connaître leur position sur le sujet. Si ces derniers se sont déclarés unanimement très favorables à "l’éducation à l’image", ils restent plus flous quant à la sauvegarde de la Cinémathèque Robert Lynen, forte d’un catalogue de 4000 titres sur supports 16 et 35 millimètres.
Dans un souci de mobilisation, la Scam organise une conférence de presse ce jeudi après-midi à 17h30 dans les locaux de la Cinémathèque Lynen, 11, rue Jacques Bigen 75017 Paris. Les réalisateurs Jean-Jacques Beineix, Jean-Xavier de Lestrade, Yves Jeuland et Julie Bertuccelli soutiennent la sauvegarde de l’institution et seront présents aux côtés des candidats aux municipales, ou leurs représentants, pour en débattre avec les journalistes.
Cette conférence de presse a par ailleurs comme objectif d’attirer l’attention sur la pétition lancée pour sauvegarder la Cinémathèque Lynen, consultable sur le site de la Scam. Outre les réalisateurs participant à la conférence de jeudi après-midi, de nombreuses personnalités l’ont d’ores et déjà signée, telles Pierre Bergounioux, Stéphane Brizé, Serge Bromberg, Jean-Claude Carrière, Michel Ciment, François Dupeyron, Costa Gavras, Laurent Heynemann, André S. Labarthe, Claude Lanzmann, Jean-Xavier de Lestrade, Pierre Lhomme, Nicolas Philibert, Raoul Sangla, Claire Simon, Bertrand Tavernier, Marcel Trillat, Daniel Vigne… La Cinémathèque des enfants
Si la sauvegarde de la Cinémathèque Lynen mobilise, c’est que l’éducation à l’image, animée notamment, peut être comparée à celle des domaines traditionnels (langues, lecture, mathématique, Histoire) tant elles ont envahi l’espace culturel (film, télévision, jeux,..), à une époque où les écrans se multiplient dans les foyers (télévision, ordinateur, Iphone, tablette…).
Peu connue, la Cinémathèque Lynen participe depuis 90 ans à cette éducation et joue un rôle essentiel auprès des jeunes publics pour les sensibiliser à l’image, sous la houlette d’une équipe pédagogique passionnée, animée par Emmanuelle Devos, au nom prédestiné par son homonymie avec la talentueuse actrice.
La menace de fermeture est liée au choix de la Ville de Paris de ne pas mettre l’immeuble aux normes de sécurité, entraînant des projections itinérantes dans Paris et sa région. Pour les enfants, assurent les équipes pédagogiques, découvrir des images issues d’un projecteur et de la pellicule équivaut à un tour de magie. Ceux que l’on appelle la « native digital » ne connaissent en effet que les DVD, l’ordinateur, les écrans de téléphone, donc la seule pixellisation. La projection sur écran leur apparaît donc non comme une antiquité, mais une innovation. Les solutions de sauvetage
Pour le comité de soutien, le projet de la ville est flou et semble double. D’une part se débarrasser de l’immeuble en le vendant et d’autre part, numériser le fonds pour le disperser auprès de divers établissements. Une option inquiétante dans la mesure où la Ville n’a pas les droits de numérisation sur tous les films et dit ne pas savoir ce qu’elle ferait des supports 16 et 35 mm. La suppression des projections sur support film a même été annoncée auprès des établissements scolaires.
Le comité de soutien initié par la Scam a donc défini un projet de sauvetage :
- rénover la salle en la mettant aux normes du bâtiment et en l’équipant techniquement,
- relancer le projet pédagogique d’éducation à l’image et au cinéma en programmant dans cette salle rénovée le fonds riche de 4000 supports 16 et 35 mm, ainsi qu’en permettant l’accueil en ateliers dans les locaux rénovés,
- que cette salle ne soit pas réservée aux projections scolaires mais devienne un nouveau lieu de projections pour le documentaire, genre s’il en est, ô combien, d’éducation et de formation des citoyens et futurs citoyens que sont les enfants et les adolescents, avec l’organisation de séances tous publics,
- de déterminer une nouvelle politique d’acquisition pour enrichir cette collection,
- de relancer une campagne de restauration des films conservés, d’assurer la valorisation et la conservation de cette collection,
- de continuer les projections itinérantes 16 mm dans les établissements scolaires.
La Scam (Société civile des auteurs multimédia) s’est emparée du dossier et a écrit aux candidats à la mairie de Paris pour connaître leur position sur le sujet. Si ces derniers se sont déclarés unanimement très favorables à "l’éducation à l’image", ils restent plus flous quant à la sauvegarde de la Cinémathèque Robert Lynen, forte d’un catalogue de 4000 titres sur supports 16 et 35 millimètres.
Dans un souci de mobilisation, la Scam organise une conférence de presse ce jeudi après-midi à 17h30 dans les locaux de la Cinémathèque Lynen, 11, rue Jacques Bigen 75017 Paris. Les réalisateurs Jean-Jacques Beineix, Jean-Xavier de Lestrade, Yves Jeuland et Julie Bertuccelli soutiennent la sauvegarde de l’institution et seront présents aux côtés des candidats aux municipales, ou leurs représentants, pour en débattre avec les journalistes.
Cette conférence de presse a par ailleurs comme objectif d’attirer l’attention sur la pétition lancée pour sauvegarder la Cinémathèque Lynen, consultable sur le site de la Scam. Outre les réalisateurs participant à la conférence de jeudi après-midi, de nombreuses personnalités l’ont d’ores et déjà signée, telles Pierre Bergounioux, Stéphane Brizé, Serge Bromberg, Jean-Claude Carrière, Michel Ciment, François Dupeyron, Costa Gavras, Laurent Heynemann, André S. Labarthe, Claude Lanzmann, Jean-Xavier de Lestrade, Pierre Lhomme, Nicolas Philibert, Raoul Sangla, Claire Simon, Bertrand Tavernier, Marcel Trillat, Daniel Vigne… La Cinémathèque des enfants
Si la sauvegarde de la Cinémathèque Lynen mobilise, c’est que l’éducation à l’image, animée notamment, peut être comparée à celle des domaines traditionnels (langues, lecture, mathématique, Histoire) tant elles ont envahi l’espace culturel (film, télévision, jeux,..), à une époque où les écrans se multiplient dans les foyers (télévision, ordinateur, Iphone, tablette…).
Peu connue, la Cinémathèque Lynen participe depuis 90 ans à cette éducation et joue un rôle essentiel auprès des jeunes publics pour les sensibiliser à l’image, sous la houlette d’une équipe pédagogique passionnée, animée par Emmanuelle Devos, au nom prédestiné par son homonymie avec la talentueuse actrice.
La menace de fermeture est liée au choix de la Ville de Paris de ne pas mettre l’immeuble aux normes de sécurité, entraînant des projections itinérantes dans Paris et sa région. Pour les enfants, assurent les équipes pédagogiques, découvrir des images issues d’un projecteur et de la pellicule équivaut à un tour de magie. Ceux que l’on appelle la « native digital » ne connaissent en effet que les DVD, l’ordinateur, les écrans de téléphone, donc la seule pixellisation. La projection sur écran leur apparaît donc non comme une antiquité, mais une innovation. Les solutions de sauvetage
Pour le comité de soutien, le projet de la ville est flou et semble double. D’une part se débarrasser de l’immeuble en le vendant et d’autre part, numériser le fonds pour le disperser auprès de divers établissements. Une option inquiétante dans la mesure où la Ville n’a pas les droits de numérisation sur tous les films et dit ne pas savoir ce qu’elle ferait des supports 16 et 35 mm. La suppression des projections sur support film a même été annoncée auprès des établissements scolaires.
Le comité de soutien initié par la Scam a donc défini un projet de sauvetage :
- rénover la salle en la mettant aux normes du bâtiment et en l’équipant techniquement,
- relancer le projet pédagogique d’éducation à l’image et au cinéma en programmant dans cette salle rénovée le fonds riche de 4000 supports 16 et 35 mm, ainsi qu’en permettant l’accueil en ateliers dans les locaux rénovés,
- que cette salle ne soit pas réservée aux projections scolaires mais devienne un nouveau lieu de projections pour le documentaire, genre s’il en est, ô combien, d’éducation et de formation des citoyens et futurs citoyens que sont les enfants et les adolescents, avec l’organisation de séances tous publics,
- de déterminer une nouvelle politique d’acquisition pour enrichir cette collection,
- de relancer une campagne de restauration des films conservés, d’assurer la valorisation et la conservation de cette collection,
- de continuer les projections itinérantes 16 mm dans les établissements scolaires.
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