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Festival de Deauville 2022 : "The Silent Twins", tiré d'une histoire vraie, explore le mystère troublant de la gémellité

De "Shining" à "Faux Semblants", l'image fascinante des jumeaux a toujours séduit le 7e Art. C'est encore le cas avec le film "The Silent Twins" d'Agnieszka Smoczynska, 9e film en compétition présenté mercredi au Festival de Deauville.

Article rédigé par Sabine Gorny - Envoyée spéciale au Festival de Deauville
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Tamara Lawrance et Letitia Wright dans "The silent twins" d'Agnieszka Smoczynska. (LUKASZ BAK/FOCUS FEATURES)

Le cinéma a toujours su exploiter l’image fascinante des jumeaux sur grand écran. De Shining de Stanley Kubrick à Faux Semblants de David Cronenberg en passant par la comédie Jumeaux avec Arnold Schwarzenegger et Dany De Vito, ils font peur, amusent, dérangent, bref ne laissent personne indifférent et sont de bons sujets de cinéma.

Des sœurs totalement mutiques

Ce mercredi matin 7 septembre, c’est une histoire vraie méconnue de jumelles totalement mutiques qu’ont pu découvrir à Deauville les festivaliers, avec le neuvième film en compétition. The Silent Twins, littéralement les sœurs silencieuses, réalisé par la Polonaise Agnieszka Smoczynska restera comme un des moments forts de cette 48e édition.

Le film raconte l’incroyable destin de Jennifer et June Gibbons, nées en 1963 sur l’ile de la Barbade et qui durant toute leur vie au Pays de Galles, ont refusé toute communication avec l’extérieur et même avec leur famille. Un trouble de la parole inexplicable malgré les nombreux traitements subis et d’autant plus étrange que dès lors qu’elles étaient réunies, les jumelles inséparables et fusionnelles retrouvaient le don de la parole. Marginales et solitaires, elles s’inventaient dans leur chambre un univers parallèle et rêvaient de devenir écrivaines. Elles ont d’ailleurs réussi à publier quelques nouvelles. Une imagination foisonnante, mais aussi des comportements violents et des troubles mentaux qui les ont conduites à passer quatorze ans en hôpital psychiatrique.

Dans la tête des jumelles 

Cette singularité a donné l’idée à la réalisatrice d’adapter le livre d’une journaliste du Sunday Times Marjorie Wallace qui avait la première raconté leur histoire, après les avoir rencontré de nombreuses fois. Cela donne un film incroyablement touchant car la cinéaste, sans jamais donner de clés, réussit à nous faire entrer dans le monde imaginaire de ces sœurs. Elle y parvient grâce à des personnages de pâtes à modeler qui s’animent grâce au procédé de "stop motion" et nous permettent d’approcher l’imaginaire foisonnant de June et Jennifer, enfermées dans leur monde et leurs bulles. 

 

"Tu ne seras jamais heureuse si tu veux être seule", se répètent à l’envi les deux sœurs qui ne peuvent imaginer leur existence loin l’une de l’autre malgré de nombreuses crises dans ce "couple" atypique. Ironie de l’histoire, c’est en sortant de leur long internement que Jennifer meurt subitement dans la voiture qui la ramène à la maison. Sa sœur jumelle aurait déclaré quelques jours après le décès : "Je suis enfin libre, libérée et Jennifer a donné sa vie pour moi". June Gibbons est aujourd’hui âgée de 59 ans. Elle mène désormais une vie tranquille, non loin de chez ses parents, au Pays de Galles.

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