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Festival de Cannes 2023 : rencontre avec l'équipe du film "Hopeless", récit choc de la violence sociale en Corée

"Hopeless" ("Hwaran") est un traité sur la violence sociale, sous toutes ses formes, à laquelle une certaine jeunesse ne semble pouvoir échapper. Le premier film de Kim Chang-hoon en compétition dans la section Un Certain Regard est un récit noir qui secoue. Rencontre avec le cinéaste et les comédiens Hong Xa-bin et Song Joong-ki.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les acteurs Song Joong-ki (à gauche) et Hong Xa-bin ainsi que le réalisateur du film "Hopeless", Kim Chang-hoon, le 24 mai 2023 dans le Salon des ambassadeurs du Palais des festivals, à Cannes. (FG/FRANCEINFO)

Dans Hopeless (Hwaran), le premier long métrage de Kim Chang-hoon en compétition au Festival de Cannes dans la section Un certain regard, Yeon-gyu (Hong Xa-bin) vit dans une famille recomposée où il subit les violences de son beau-père. Rêver des Pays-Bas lui permet de s'échapper de son misérable quotidien. Alors qu'il a besoin d'une importante somme d'argent, son chemin croise celui de Chi-geon (Song Joong-ki), membre d'un gang criminel avec qui il se lie d'amitié.

Kim Chang-hoon filme un jeune homme cerné par la violence en quête d'échappatoire et d'espoir. Le cinéaste coréen livre ainsi un récit percutant sur la violence d'un environnement socio-économique qui pèse sur les aspirations de tous ces jeunes déjà maltraités par la vie. Nous avons rencontré le réalisateur Kim Chang-hoon et les comédiens Hong Xa-bin et Song Joong-ki, véritable star en Corée.

Franceinfo Culture : Comment vous est venue l'idée de cette sombre histoire qui relate le parcours du jeune Yeon-gyu qui n'arrive pas se dépêtrer d'une vie difficile où la violence est omniprésente ?

Kim Chang-hoon : L'écriture du scénario a été nourrie par plusieurs questionnements qui m'ont traversé tout au long de mon enfance et de ma jeunesse. Il y a des choses pour lesquelles on fait le maximum, mais ça ne marche pas comme on le voudrait. Je me demandais comment on pouvait continuer à vivre quand les choses ne marchaient pas autour de nous. Par ailleurs, enfant, j'avais observé pas mal de formes de violence dans la société, ce qui m'a influencé dans mon développement personnel, même si je ne les ai pas vécues directement.

Pourquoi avez-vous accepté le difficile rôle de Yeon-gyu ?

Hong Xa-bin : J'ai eu vent de l'existence de ce scénario et j'ai auditionné pour le rôle. J'ai énormément travaillé pour le préparer et heureusement, j'ai été retenu. À ce titre, j'éprouve d'ailleurs beaucoup de gratitude. J'ai construit le personnage en recevant beaucoup d'aide autour de moi et j'ai essayé d'utiliser le peu de vécu que j'ai pour interpréter Yeon-gyu. Je me suis intéressé à ce personnage parce que je savais qu'il m'en resterait quelque chose.

Yeon-gyu est pris dans un sordide engrenage...

Hong Xa-bin : Les choses qui font boule de neige, ce genre d'histoire est très crédible – nous en avons beaucoup discuté avec le réalisateur – et cela m'a permis d'être en immersion totale.

Pour le rôle de Chi-geon, celui qui essaie de tendre la main à Yeon-gyu, vous auriez renoncé à votre cachet. Est-ce vrai et pourquoi ce rôle était-il si important pour vous ?

Song Joong-ki : Pas de cachet. Mais je ne sais pas pourquoi tout le monde en parle. Cela montre à quel point la rémunération des gens intéresse. Tout simplement, le film méritait d'exister. Il fallait vraiment qu'il soit réalisé parce que je savais qu'il aurait beaucoup de difficultés à être monté et financé. C'est pour cela que j'ai décidé d'apparaître dans ce film. Je sais que cela peut paraître très prétentieux, mais j'ai assez d'argent pour me permettre de ne pas en gagner sur ce tournage.

Vous êtes une grande star en Corée du Sud. Les fans vous sollicitent à chacun de vos déplacements. Le star system n'est-il pas trop pesant dans votre pays ?

Song Joong-ki : Cela dépend de la façon dont on le perçoit. Effectivement, je travaille souvent et je jouis d'une célébrité certaine. En plus, maintenant que les séries coréennes s'exportent, beaucoup de fans à l'étranger me reconnaissent. Jusqu'à aujourd'hui, ça ne m'a jamais trop pesé ou gêné. Le star system en Corée n'est pas aussi pesant. Cela ne me dérange pas dans mon quotidien et je pense que cela dépend vraiment du caractère des personnes qui sont plus ou moins victimes de la célébrité.

Que représente pour vous le fait d'être à Cannes pour votre premier film ?

Kim Chang-hoon : Depuis que je suis jeune, j'ai toujours rêvé de Cannes. Que ce rêve se réalise, je n'y crois pas du tout et j'ai l'impression d'être dans un rêve encore maintenant. Je suis à la fois très nerveux et très content. Et évidemment, j'aimerais revenir.

> Notre entretien avec Song Joong-ki, Hong Xa-bin et Kim Chang-hoon :

"Hopeless" présenté à Cannes : notre entretien avec Hong Xa-Bin et Song Joong-ki
"Hopeless" présenté à Cannes : notre entretien avec Hong Xa-Bin et Song Joong-ki "Hopeless" présenté à Cannes : notre entretien avec Hong Xa-Bin et Song Joong-ki (franceinfo)

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