Festival de Cannes 2024 : "The Apprentice", biopic du Donald Trump d'avant la présidence

On pouvait s'attendre à un brûlot sur un des ex-présidents des États-Unis les plus controversés. C'est en fait un film moins agressif que ce que l'on pouvait attendre, alors que Donald Trump porte plainte pour diffamation contre la production.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jeremy Strong et Sebastian Stan dans "The Apprentice" de Ali Abbasi (2024). (METROPOLITAN FILMEXPORT)

Donald Trump avant Trump : Ali Abbasi réalise un biopic sur le candidat Républicain à la présidentielle américaine de novembre prochain, sous l'angle de l'homme d'affaires milliardaire, avant de s'engager en politique.

The Apprentice est interprété par Sebastian Stan (Captain America), remarquable de mimétisme et de conviction dans la peau de son modèle. Le film en compétition officielle a été projeté le lundi 20 mai 2024.

"Diffamation malveillante"

Si l'on peut être réfractaire au format télévisuel de l'image de The Apprentice, puisque destiné à l'écran de cinéma, il est en l'occurrence justifié, Trump étant une personne éminemment médiatique. Profitant des procès qu'il encourt pour être encore plus exposé dans les médias et victimisé, il en rajoute une couche, son équipe de campagne annonçant mardi 21 mai "lancer des poursuites judiciaires face aux affirmations totalement fausses de ces prétendus cinéastes", en dénonçant une "diffamation purement malveillante".

"Ce ramassis est de la pure fiction qui fait du sensationnalisme sur des mensonges réfutés depuis longtemps", a déclaré dans un communiqué Steven Cheung, porte-parole de l'équipe de campagne de Donald Trump. Effectivement, Ali Abbasi (Les Nuits de Mashhad) n'y va pas de main morte, montrant l'affairiste violer sa première épouse, Ivana (Maria Bakalova), prendre des amphétamines ou subir une liposuccion et une chirurgie pour masquer sa calvitie.

Film politique

Avec The Apprentice, Ali Abbasi, à la triple nationalité iranienne, danoise et suédoise, renoue avec la tradition des films politiques américains, tels que Les Hommes du président, Nixon ou JFK. Sur un plan plus formel, l'on ressent par ailleurs l'influence de Taxi Driver, Network ou Macadam Cowboy, dans le filmage de New York. Des références assumées qui vont au bénéfice du film. Ali Abbasi se tire plutôt bien de ce projet risqué qui arrive à point nommé, à six mois de la présidentielle. On peut toutefois accuser Hollywood d'opportunisme, l'usine à rêve n'ayant jamais caché sa préférence Démocrate en politique.

Le réalisateur sait aussi être moins offensif quand il développe le côté un peu naïf de l'apprenti en politique, lorsque ce dernier affirme que la présidence ne l'intéresse pas et quand il déclare que "faire des affaires est un art". Mais le lion se rebiffe quand il lance les mots d'ordre de sa stratégie : "Attaquer, attaquer, attaquer", "ne jamais rien admettre", en s'appropriant les maximes de son avocat et directeur de campagne Roy Cohn (remarquable Jeremy Strong) tout en profitant de son carnet d'adresses fourni. Il l'abandonnera également à son sort, quand il s'avérera malade du sida. Dont acte.

La fiche

Genre : Biopic
Réalisateur : Ali Abbasi
Acteurs : Sebastian Stan, Jeremy Strong, Iona Rose MacKay
Pays : États-Unis
Durée : 2h00
Sortie : Prochainement
Distributeur : Metropopolitan FilmExport
Synopsis : Années 1970. Les jeunes années de l'entrepreneur immobilier Donald Trump et sa relation avec son avocat Roy Cohn.

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