Festival de Cannes : avec "El Agua" et "Alma viva", un cinéma de légende venu d'Espagne et du Portugal
Un cinéma de légende venu d'Espagne pour "El Agua" et du Portugal pour "Alma viva" dépeint les récits et superstitions anciennes qui continuent d'influencer les nouvelles générations.
Sorcières, mythes et légendes ancestrales : à Cannes, deux films - un espagnol et un franco-portugais - convoquent des récits, longtemps tus, sur des superstitions qui hantent des générations de villageois.
Libérer les femmes des peurs ancestrales
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, El Agua, premier film de l'Espagnole Elena Lopez Riera, qui concourt à la caméra d'or (meilleur premier film), raconte l'histoire d'Ana, une jeune fille de 17 ans qui tente de s'émanciper des peurs ancestrales transmises par sa famille. Dans ce film, dont l'intrigue est située dans un village de la région de Valence, l'eau est au centre de toutes les peurs.
Selon un mythe local, des femmes disparaîtraient au lendemain d'inondations, l'eau entrant dans leur corps et les entraînant à jamais. Une peur qui hante les habitants car les inondations sont monnaie courante dans cette région de l'Espagne, qui vit de l'agriculture. La réalisatrice, dont les courts-métrages avaient déjà une portée anthropologique, voulait, en parlant de ces mythes, montrer qu'au fond ils sont un moyen "de contrôler le corps des femmes, leur désir et leur liberté", assure-t-elle auprès de l'AFP.
Le film mélange des images qui proviennent de vraies inondations avec des moments plus oniriques et fantastiques. "Avec ce film, j'ai voulu montrer qu'il n'est pas forcément simple de se défaire de l'héritage transmis par sa famille mais qu'on peut quand même l'interroger", poursuit-elle.
"Rituels et traditions"
De son côté, le film Alma Viva, premier long-métrage de Cristèle Alves Meira, qui a été présenté à la Semaine de la critique, prolonge la réflexion autour de ces légendes en racontant une histoire de sorcières.
Le film, dont l'intrigue se déroule au Portugal, offre un regard féminin sur la sorcellerie dans ce pays en narrant une relation spéciale entre une grand-mère sorcière et sa petite-fille, Salomé, qui détient des pouvoir spéciaux. Lorsque sa grand-mère meurt sous le coup "du mauvais oeil" jeté par une voisine, Salomé doit affronter ses pouvoirs seule.
"Il y a un intérêt autour de tout ce qui touche aux rituels et aux traditions", souligne auprès de l'AFP sa réalisatrice. La raison ? Un monde moderne qui créé du "désenchantement".
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