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Berlinale : François Ozon ouvre la compétition pour l'Ours d'or sous les auspices de Fassbinder

La course au prestigieux Ours d'Or est lancée ce jeudi à la Berlinale avec le premier film en compétition, une relecture passionnée du maître du cinéma allemand, signée François Ozon.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le réalisateur François Ozon présente en ouverture de la Berlinale son film "Larmes amères de Petra von Kant" avec Isabelle Adjani et Denis Ménochet (VIANNEY LE CAER/AP/SIPA / SIPA)

Retrouvailles avec le grand écran sous les auspices de Fassbinder : la course au prestigieux Ours d'Or est lancée ce jeudi 10 février à la Berlinale avec le premier film en compétition, une relecture passionnée du maître du cinéma allemand, signée François Ozon.

Après un ersatz de festival, uniquement via internet en 2021, la Berlinale renoue avec les tapis rouges, les projections officielles et un jury international, présidé par le grand nom américain du thriller Night Shyamalan ("Sixième Sens", "Incassable"), qui débattra "en présentiel". Le grand festival de cinéma de Berlin se tient du 10 au 16 février avec des jauges limitées, poussée du variant Omicron oblige, après une édition 2021 entièrement en ligne.

Ozon filme Adjani dans une libre adaptation de Fassbinder

Dix-huit films sont en compétition jusqu'à la cérémonie du 16 février et c'est le réalisateur François Ozon qui ouvre le bal, en habitué de cette manifestation où il a reçu le Grand Prix du Jury en 2019 pour Grâce à Dieu.

Le stakhanoviste le plus éclectique du cinéma français promet une belle histoire de passion dévorante et un (auto)portrait de cinéaste, à travers une relecture des Larmes amères de Petra von Kant, oeuvre de l'un de ses modèles, le cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder, décédé il y a quarante ans.

Denis Ménochet et Isabelle Adjani dans "Peter von Kant" de François Ozon (DIAPHANA DISTRIBIUTION)

La présence au générique de ce Peter von Kant de l'actrice française Isabelle Adjani, apporte une modeste touche de glamour à un début de festival qui risque d'en manquer : les grosses productions américaines et leurs cortèges de stars feront largement défaut dans la capitale allemande où le nombre des contaminations liées au variant Omicron du Covid-19 est au plus haut.

18 films en compétition

Parmi les autres films en lice pour succéder à l'Ours d'Or 2021, décerné au Roumain Radu Jude, une promotion de dix-huit cinéastes dont sept réalisatrices, avec une présence particulièrement marquée du cinéma français. La Berlinale retrouve en compétition des personnalités connues, parfois déjà primées, à l'instar du vétéran italien Paolo Taviani, 90 ans, avec Leonora Addio, son premier film depuis la mort de son frère et acolyte de toujours, Vittorio. Ils avaient ensemble remporté l'Ours d'Or il y a dix ans.

La présentation du premier long-métrage autour des attentats du 13-Novembre à Paris, centré sur un récit de survivant du Bataclan, sera forcément scrutée. Un año, una noche"est signé de l'Espagnol Isaki Lacuesta, avec l'Argentin Nahuel Perez Biscayart et la Française Noémie Merlant. La cinéaste Claire Denis sera pour la première fois en compétition, pour un film co-écrit avec l'autrice Christine Angot (Avec amour et acharnement) et, d'une manière générale, le cinéma et les acteurs français (Juliette Binoche chez Claire Denis, Charlotte Gainsbourg et Emmanuelle Beart chez Mikhaël Hers...) seront très représentés.

Ours d'honneur à Isabelle Huppert 

En dehors de la compétition officielle, la Berlinale attend le sulfureux roi du "giallo" italien Dario Argento pour un nouveau film Occhiali Neri, où il dirige une nouvelle fois sa fille Asia, ou la dernière comédie absurde du Français Quentin Dupieux, "ncroyable mais vrai. 

L'actrice française Isabelle Huppert doit recevoir un Ours d'Or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Les arrivées des équipes de films et les premiers mots du jury, où siègent également le cinéaste japonais Ryûsuke Hamaguchi, le Brésilien Karim Aïnouz ou le producteur franco-tunisien Saïd Ben Saïd, ne feront pas oublier la situation sanitaire très précaire en Allemagne. 

Une Berlinale écourtée

Masques, tests quotidiens et jauges ont été mis en place et les organisateurs ont dû se résoudre à raboter la compétition, qui se tient sur six jours contre une dizaine habituellement. Au total, le nombre de films projetés à Berlin est en recul de 20 à 25%. Mais il était grand temps pour la Berlinale de revenir à une édition "physique", au risque de se marginaliser. Car si les festivaliers américains continuent de ronger leur frein, avec une seconde édition "virtuelle" de Sundance qui vient de se clôturer, en Europe, les rendez-vous majeurs de Venise et de Cannes se sont tenus en salles en 2021 et préparent déjà leurs prochaines éditions sur le Lido et la Croisette. La compétition, qui s'ouvre jeudi, doit s'achever le 16 février avec la remise des prix, dont l'Ours d'Or, remis l'an dernier au Roumain Radu Jude.

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